L’heure du bilan à la CDEVR
La dernière année aura été, une fois encore, fort mouvementée au plan économique, comme l’a démontré, jeudi soir, la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR).
La soirée de présentation du bilan annuel et des perspectives et priorités économiques a pris des allures de talk-show alors que différents invités ont défilé sur la scène du Pavillon Arthabaska à la demande du directeur général de la CDEVR, Frédérik Boisvert.
La dernière année suivait, a rappelé le DG, le dépôt du plan stratégique 2023-2025 comportant quatre objectifs : l’innovation circulaire, la main-d’œuvre, le repreneuriat et l’agrotourisme.
Il s’en passe des choses, a lancé Frédérik Boisvert, dans son bilan, dont la relance du parc industriel du Grand Daveluyville en bordure de l’autoroute 20. « Cela mènera à des investissements évalués entre 250 M $ et 300 M $ sur trois ans, seulement pour la première phase », a-t-il révélé.
Le DG de la CDEVR a évoqué la mise en place d’Innov Habit Victo pour la création de logements abordables, la création d’un département de main-d’œuvre et la relance du centre-ville. « On est parti d’un taux d’inoccupation au rez-de-chaussée de presque 20% pour l’abaisser tout récemment à 4%. C’est fantastique ce qui se passe au centre-ville », a-t-il exprimé.
Un hôtel-boutique se profile au centre-ville avec un complexe d’habitation de 150 unités, a-t-il signalé aussi.
Frédérik Boisvert n’allait pas passer sous silence la Cité de l’innovation circulaire et durable, un acteur incontournable. « On a terminé d’incuber la Cité désormais une organisation autonome avec sa propre gouvernance. Durant l’incubation, on a, non seulement initié avec le Cégep le projet du Centre d’innovation mutualisé en économie circulaire, mais nous avons conclu une entente avec le plus grand parc industriel du Canada, la SPIPB (Société du parc industriel et portuaire de Bécancour). La Cité sera présente sur place à Bécancour pour aider à valoriser les résidus industriels qui découlent de la filière batterie. C’est majeur pour nous », a-t-il soutenu.
La CDEVR a également mis de l’avant une politique agressive, a-t-il noté, de densification des espaces industriels. « Densifier des espaces industriels existants, c’est la nouvelle frontière. C’est ce qui nous excite. On est peu au Québec à le faire. Pourtant c’est logique. On contribue à augmenter les revenus de la Ville et on n’empiète pas trop les zones agricoles. On tente de faire le maximum pour ne pas gaspiller d’espaces », a fait valoir Frédérik Boisvert.
L’appui à la Ville de Victoriaville pour dénicher un promoteur au mont Arthabaska, l’obtention du statut CANPASS à l’aéroport pour permettre le dédouanement et l’embauche de Julie Laroche au nouveau poste de conseillère aux entreprises spécialisées en repreneuriat, autant d’autres actions qui ont marqué l’année, a fait savoir le directeur général de la CDEVR.
Message du préfet
En convalescence, le préfet de la MRC d’Arthabaska, Christian Côté, n’a pu assisté à la soirée, mais dans un message vidéo, il a illustré toute l’évolution qu’a connue la CDEVR qui, en 1997, ne comptait que quatre personnes à son conseil d’administration. « Aujourd’hui, dans la région, c’est une des forces, une richesse, avec un conseil d’administration multifonctionnel, bien différent d’avant. La Corporation a su, avec les années, s’adapter, s’ajuster aux besoins du milieu. Cela est gage d’une longue pérennité », a confié le préfet.
Des invités
En début de rencontre, Frédérik Boisvert a invité sur scène Alain Lemieux, directeur général de la Vallée de la transition énergétique.
Ce dernier a parlé de la mission, celle d’initier, développer, valoriser l’innovation de la transition énergétique pour une économie prospère de classe mondiale. « Et la vision, c’est d’être l’écosystème de référence pour la réalisation du Québec en décarbonation », a-t-il énoncé.
Le « faire ensemble » est nécessaire, a-t-il dit, pour relever les défis de la zone d’innovation et a assuré qu’il allait travailler notamment avec Victoriaville pour l’aspect circulaire et durable. « La transition énergétique ne peut se faire seule. J’ai besoin de vous, Victoriaville, Drummondville, j’ai besoin des différentes instances », a-t-il plaidé.
Par la suite, l’économiste Miguel Ouellette est monté sur les planches pour présenter brièvement le portrait socioéconomique de la MRC d’Arthabaska et de la Ville de Victoriaville
« Avec 48% de la population âgée entre 0 et 44 ans, Victoriaville a une population jeune, active, en âge de travailler et en croissance. C’est une bonne nouvelle », a-t-il noté.
Victoriaville est devenue la 25e plus grande ville au Québec, la population ayant augmenté de 23% entre 2001 et 2022.
Pour la MRC, la population a augmenté de 3,9% entre 2019 et 2023. « Une croissance qui sera semblable pour les cinq prochaines années », a-t-il fait savoir tout en soulevant un bémol puisque les chiffres ne tiennent pas compte de l’arrivée de la filière batterie.
« On voit que Victoriaville et la MRC sont très bien positionnées pour le futur et pour l’arrivée de la filière batterie », a-t-il mentionné
L’économiste a aussi évoqué les coûts très abordables des maisons et du marché locatif à Victoriaville en comparaison avec des villes comme Trois-Rivières, Drummondville et Sherbrooke.
Au chapitre des investissements, Miguel Ouellette a constaté un secteur privé dynamique, des petites et moyennes entreprises (PME) en croissance. « On a une belle mixité entre de plus petites et de plus grandes entreprises », a-t-il relevé.
Un élément, cependant, demeure un défi, à savoir le revenu médian. C’est le cas tant pour la Ville de Victoriaville que pour la MRC d’Arthabaska. « On a besoin de mesures structurantes pour augmenter le revenu médian qui peine à trouver un équilibre avec celui qu’on observe à l’échelle provinciale », a-t-il formulé.
En plus d’un échange sur le repreneuriat avec trois invités, dont Pascal Morin de la MRC de L’Érable et Jocelyn Grondin de la SADC, Frédérik Boisvert a reçu une invitée arrivée de l’île Maurice, là où a été tenue, en novembre, la première mission économique couronnée de succès avec la participation de 20 entreprises de la région et le recrutement de 125 Mauriciens qui viendront s’installer chez nous.
L’invitée mauricienne a expliqué comment elle préparait les travailleurs recrutés.
Dans une vidéo présentée, un Mauricien, déjà à l’emploi dans la région, a dit qu’il se sentait chez lui.
La CDEVR mènera une nouvelle mission, cette fois au Madagascar, du 16 au 25 novembre. « Les places s’envolent rapidement », a fait savoir Frédérik Boisvert en précisant que la période d’inscription allait se terminer à la fin juin.
Le tourisme figurait aussi au menu. La nouvelle directrice au tourisme, Kim Savoie, a exposé les nouvelles orientations stratégiques.
Le directeur du secteur agroalimentaire, Dominic Poulin, a abordé la révision en cours du Plan de développement de la zone agricole (PDZA).
Quant à la directrice générale de la Balade gourmande, Sandra Vigneux, elle a démontré l’importance « du plus gros marché à ciel ouvert au Québec » en soulignant qu’en huit ans, la Balade est passée de 110 participants et des retombées de 1,1 M $ à 192 participants et des retombées de près de 2 M $ directement pour les producteurs. « L’an dernier, on a accueilli près de 40 000 visiteurs au cours des deux week-ends », a-t-elle fait part.
Autre invité aussi, Alex Pépin de la firme DGK en lien avec la nouvelle image de marque que dévoilera éventuellement la CDEVR. Il a notamment expliqué la démarche et son objectif.
Finalement, le maire de Victoriaville et président de la CDEVR, Antoine Tardif, a eu le dernier mot et s’est dit fier de tout le travail accompli par l’organisme et son personnel.
« Avec tout ce qu’on a entendu ce soir, on touche à tous les secteurs de notre économie régionale. Et on a une équipe avec des talents diversifiés pour accompagner tout un chacun », a exprimé Antoine Tardif tout en insistant sur l’importance « des partenariats exceptionnels qui se bâtissent dans la région et qui font que nous connaissons une croissance exceptionnelle et des résultats qui sont au rendez-vous ».
« Je veux vous remercier sincèrement. Il y a quelque chose dans l’eau de la région qui fait qu’on obtient les succès qu’on connaît. Et c’est en grande partie en raison de la collaboration qui existe et à la grande ambition que chacun a de faire plus et de faire mieux », a-t-il conclu.