Mitchell Stephens est d’avis que le Rocket a acquis beaucoup de maturité

LAVAL, Qc — Personne n’était probablement en meilleure position, mercredi soir, que Mitchell Stephens pour comprendre et décrire la transformation qui a fait passer le Rocket de Laval de club croupissant dans les bas-fonds du classement à une formation devenue irrésistible, tout ça en six semaines à peine.

Lorsque le Canadien de Montréal a rappelé Stephens de son club-école le 1er décembre, la troupe de Jean-François Houle venait de subir cinq défaites consécutives, dont les trois plus récentes en prolongation ou en tirs de barrage. Quatre autres revers allaient suivre, dont un autre en fusillade.

Mercredi, Stephens a marqué son quatrième but de la saison, à 14:44 de la troisième période, brisant l’égalité de 2-2 et menant son équipe vers une cinquième victoire de suite, par la marque de 5-2 contre les Comets d’Utica devant 7863 spectateurs à la Place Bell.

Le filet de Stephens a non seulement procuré l’avance à son équipe de manière définitive, mais il est survenu au coeur d’une explosion de quatre buts sans riposte inscrits en moins de 10 minutes au troisième vingt.

«C’est tout à l’honneur de l’équipe. Personne n’abandonne dans ce vestiaire», a noté le joueur de centre du Rocket, debout devant son casier, alors que l’on pouvait sentir la bonne humeur et voir les sourires sur les visages détendus des joueurs qui circulaient non loin de lui.

«Maintenant, on voit la maturité ici. On est devant un déficit et on n’essaie pas de forcer les choses. Vague après vague, on fonce vers les clubs adverses et on ne lève pas le pied de l’accélérateur», a ajouté Stephens.

En plus de ses cinq victoires consécutives — une de moins que le record de l’équipe depuis qu’elle évolue à Laval —, le Rocket a maintenant récolté au moins un point au classement dans 10 matchs d’affilée.

La fiche du Rocket depuis un revers crève-cœur de 4-3 en tirs de barrage contre le Wolf Pack de Hartford à la Place Bell, le 8 décembre, est de 13-2-1 pour un total de 27 points sur une possibilité de 32.

Ce rendement a permis au Rocket (18-14-6 – 42 points) de passer de la septième et dernière place au classement de la section Nord, vers la mi-décembre, jusqu’à la troisième position.

Le voilà soudainement à égalité avec les Americans de Rochester, auxquels la formation lavalloise rendra visite samedi en fin d’après-midi.

Après la rencontre de mercredi, Jean-François Houle a repris le discours que les entraîneurs tiennent généralement et qui se résume à ces quelques mots: on avance un match à la fois.

Le capitaine Gabriel Bourque, qui a lancé l’explosion en troisième période avec son premier but de la saison, a affirmé que les joueurs ressentent du plaisir, jouent en équipe et n’ont pas le regard fixé sur le classement ou certaines statistiques, aussi positives soient-elles.

Stephens s’est avancé un peu plus en déclarant qu’il n’y a pas de limite aux succès que peut connaître le Rocket en deuxième moitié de saison.

«La maturité a grandi dans l’équipe par rapport à ce que je voyais au début de l’année. C’est fantastique. Il y a des gars qui jouent du très bon hockey et l’équipe évolue sans peur. C’est bon à voir», a-t-il d’abord analysé.

«Tout le monde s’entraide. Les recrues qui sont arrivées ont joué la moitié de la saison, elles comprennent les petites choses qui permettent de gagner des matchs», a-t-il renchéri.

Au-delà de l’aspect mental, il y a des détails sur la patinoire qui ne mentent pas.

Lors de ces cinq dernières victoires, le Rocket a marqué neuf buts en troisième période et n’en a accordé qu’un seul. Aussi, le club a affiché une belle discipline mercredi, n’écopant que trois punitions mineures.

Ces infractions se sont enchaînées dans un intervalle de cinq minutes vers la fin de la première période. Elles ont permis aux Comets d’inscrire un de leurs deux buts et de décrocher neuf de leurs 29 tirs en direction du gardien de but Jakub Dobes.

Cette dernière statistique démontre à quel point le Rocket a été en contrôle du match lors des séquences jouées à forces égales.

«On n’est pas parfait, mais notre souci du détail est meilleur. Défensivement, on ne leur a pas donné beaucoup de chances à cinq contre cinq. Dobes a réalisé d’importants arrêts (en désavantage numérique)», a reconnu Houle.