Les défis de 2024
L’année vient de commencer et avec l’inflation qui perdure, plusieurs continuent d’avoir de la difficulté à combler leurs besoins de base. L’insécurité alimentaire fait de plus en plus partie du vocabulaire quotidien et heureusement plusieurs organismes peuvent apporter leur aide en ce sens, dont l’ACEF des Bois-Francs.
Avec un taux d’inflation à 9% en 2023, on pourrait croire que le nombre de demandes d’information et d’aide du côté de l’ACEF des Bois-Francs serait à la hausse, ce qui n’est toutefois pas le cas. En effet, la coordonnatrice de l’organisme communautaire, Marie-Ève Desnoyers, explique qu’à son grand étonnement, il semblerait y avoir une stabilisation dans le nombre de personnes rencontrées. Et cela après avoir vécu une hausse trois années de suite et des problématiques d’endettement plus important. « C’est assez stable pour le moment même s’il reste trois mois à l’année financière », indique-t-elle.
Cet état de fait pourrait s’expliquer de différentes façons. Parmi elles, comme le croit Mme Desnoyers, peut-être que les gens se sont adaptés à l’inflation et ont changé leur comportement et font davantage attention à leurs dépenses. « C’est une hypothèse », dit-elle.
Pour certains, des hausses salariales viennent compenser l’augmentation des prix dans presque tous les secteurs alors que d’autres, les prestataires d’aide sociale notamment, n’ont aucune augmentation financière pour faire face à l’inflation. « Ils ont des revenus impossibles, surtout si on considère l’explosion du coût des logements », ajoute-t-elle. En ce sens, l’organisme recommande beaucoup de gens du côté de l’Association des locataires afin qu’ils connaissent bien leurs droits en ce qui concerne les hausses des loyers qui sont de plus en plus impressionnantes.
Même chose pour les références vers des services de première ligne (alimentation) où les chiffres, après une hausse de trois ans, semblent se stabiliser. « Peut-être que les organismes sont davantage connus », estime-t-elle.
Le rôle de l’ACEF
Du côté de l’ACEF, l’équipe fait tout son possible pour s’adapter aux demandes des gens qui viennent y chercher des informations. Différents ateliers sont proposés (obtenir des trucs pour économiser, les assurances ou apprendre à faire son budget), en plus des rencontres individuelles. « Encore aujourd’hui, 25% des gens n’ont pas les connaissances pour faire un budget », ajoute la coordonnatrice. La perte d’un emploi, une séparation ou encore un deuil sont autant de raisons qui incitent les gens à se lancer dans l’exercice qui n’a que des bénéfices au final. « C’est dommage parce que s’ils le faisaient avant, ils pourraient économiser plus rapidement et prévoir ainsi un fond d’urgence », déplore-t-elle.
Marie-Ève Desnoyers rappelle que le rôle de l’ACEF en est toujours un d’éducation populaire afin de comprendre les enjeux et ainsi faire de meilleurs choix. L’organisme s’adapte aux besoins de sa clientèle, notamment avec ses ateliers qui sont parfois bâtis à la suite de demandes de groupes. Par exemple, l’ACEF en prépare un justement sur la fiscalité des aînés. L’équipe tente également de rejoindre et informer le plus grand nombre possible, notamment avec sa page Facebook où elle publie différentes informations ou cas de consommation.
Et pour l’année qui commence, l’organisme communautaire a encore beaucoup de pain sur la planche avec différents dossiers. La loi sur la protection des consommateurs et l’obsolescence programmée, dont les règlements restent à adopter, fait partie des préoccupations de la coordonnatrice. « On veut se pencher là-dessus pour qu’elle soit la meilleure pour les consommateurs et la planète », fait-elle savoir. La transition énergétique fait aussi partie des sujets d’actualités qui retiendront l’attention, toujours dans l’objectif d’éviter que les gens et la nature soient les victimes des changements prévus.
C’est donc une année assez stable en termes de demandes que devrait compléter l’ACEF des Bois-Francs, ce qui rend sa coordonnatrice assez optimiste pour la suite. « Bien entendu, il faut encore intervenir puisqu’il y a des inégalités qui persistent puisqu’une personne sur dix ne parvient pas à répondre à ses besoins de base », termine-t-elle en ajoutant que la société aurait à gagner avec une meilleure justice sociale dans laquelle chacun paye sa juste part.