Un Festival du Cochon durable… dans tous les sens du terme
Innover semble faire partie de l’ADN de la nouvelle équipe du Festival du Cochon de Sainte-Perpétue. Après avoir réussi à réinventer et à actualiser sa programmation en réponse à divers enjeux, elle est maintenant prête à passer à une autre étape : celle de se positionner comme leader en développement durable.
« On a fait énormément de pas en ce sens cette année », mentionne Antoine Prince, directeur général de l’événement. Et d’autres sont à venir…
« Ce n’est pas commun de voir un festival faire ce type de démarche en milieu rural », souligne-t-il. « On a voulu prendre les devants et montrer que ça se faisait très bien, avec les bonnes ressources. »
L’équipe a été accompagnée par la Société d’aide au développement des collectivités (SADC) de Nicolet-Bécancour dans la mise d’une démarche globale en développement durable. Elle a aussi assisté à diverses formations en lien avec le virage souhaité. « Ça a fait bouger beaucoup de choses », commente M. Prince.
Agir concrètement
L’édition 2023 a été marquée par plusieurs nouvelles mesures de réduction à la source. La principale a certainement été l’élimination presque complète des bouteilles de plastique. « On a retiré 95% du plastique consommé sur le site. Les seules bouteilles qui restaient étaient celles contenant des boissons énergisantes. On parle d’une vingtaine de caisses. »
Pour la 45e édition de l’événement, l’été prochain, des partenariats avec des entreprises de boissons énergisantes, proposant des bouteilles de carton avec des bouchons de plastique végétal, seront conclus. « Notre objectif est d’atteindre le 100% de réduction en 2024 ».
Antoine Prince rappelle que bon an mal an, plus de 200 caisses de bouteilles d’eau étaient consommées durant l’événement. Pour parvenir à les éliminer, le comité organisateur a rendu disponible aux festivaliers une citerne d’eau réfrigérée et les a autorisés à apporter leur gourde réutilisable. Il a également mis en circulation des canettes d’eau en aluminium recyclable à l’effigie de certains commanditaires, en plus de retirer tous les verres de consommation à usage unique au profit de verres réutilisables. « On estime avoir ainsi évité le rejet de plus de 6000 verres grâce à nos 2800 verres réutilisables », mentionne Antoine Prince.
Autre nouveauté : des stations de tri ont poussé un peu partout sur le site (déchets, recyclage, canettes et compost). « Ça nous a permis de réduire considérablement la quantité de déchets générés. On a ramassé 36 tonnes de recyclage, six tonnes de compost et 11 150 canettes consignées. »
Le restaurant géré par le comité du festival a de son côté été doté de vaisselle lavable. Les propriétaires des food trucks ont aussi été invités à faire leur part en étant fortement encouragés à privilégier des produits recyclables ou compostables. « On leur a offert des incitatifs. La moitié a participé », souligne M. Prince, qui rappelle que l’an prochain, ce sera obligatoire en raison de l’implantation d’une nouvelle loi. « Le gouvernement imposera à tous les restaurateurs mobiles d’utiliser de la vaisselle compostable ou réutilisable », dit-il.
Un service de navette a par ailleurs été implanté entre Victoriaville et Sainte-Perpétue pour tenter de réduire encore plus l’empreinte environnementale du festival. Ce service sera bonifié dès l’année prochaine avec l’ajout de circuits au départ de Drummondville et peut-être même de Bécancour.
Toute l’année
En plus de toutes ces actions menées durant le festival, d’autres se sont ajoutées en amont et en aval. Par exemple, l’usage du papier a été considérablement réduit grâce à la numérisation (facturation, billetterie…), tandis qu’une attention particulière est désormais accordée aux produits ménagers utilisés.
Des dépenses profitables
La mise en place de toutes ces nouveautés a évidemment un coût, mais celui-ci a pu être absorbé de diverses manières. « De bons partenaires nous ont supportés dans ce virage. Certains se sont même ajoutés à la liste en raison de nos démarches », souligne M. Prince, qui a en outre remarqué l’arrivée de nouveaux bénévoles et d’une nouvelle clientèle, plus sensibles à l’écoresponsabilité.
Il admet que ce virage a amené son lot de défis techniques, comme la mise en place de stations de lavage pour nettoyer les verres réutilisables, et d’inquiétudes par rapport à la somme de travail et à l’investissement qu’il pouvait occasionner. « Aujourd’hui, on réalise que ce n’est pas si compliqué à implanter. On a même été surpris par le nombre de ressources auxquelles on avait accès pour nous aider. »
Cet article a été rédigé dans le cadre de la campagne Nicolet-Bécancour résolument durable, initiée par la SADC de Nicolet-Bécancour en collaboration avec la Fondation Alcoa. Cette campagne vise à mettre en lumière les entreprises du territoire qui mettent en place des actions de développement durable.