Unis pour renaturaliser la rivière du Moulin

Grâce à la collaboration d’acteurs environnementaux de la région, le projet de Renaturalisation de la rivière du Moulin qui vise à comprendre et à agir sur la surcharge sédimentaire qui se retrouve dans ce cours d’eau se concrétise dans la région de Bécancour. C’est à la suite d’une série d’épisodes de débordement qu’a connu la rivière et qui met à risque, entre autres, les installations du site historique du Moulin Michel, que la Société des amis du Moulin Michel inc. (SAMMI) a tiré la sonnette d’alarme. 

Avec le soutien du Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ), les démarches ont été entamées pour réunir l’expertise nécessaire pour réaliser ce projet d’envergure avec la collaboration du Groupe de concertation des bassins versants de la zone Bécancour (GROBEC), de l’Union des producteurs agricoles du Centre-du-Québec (UPA) et de la Firme Rivières inc.

« Le CRECQ est fier d’avoir réussi à regrouper l’expertise des professionnels de l’eau, des milieux naturels et du monde agricole au sein d’un même projet, pour une collaboration sans précédent au Centre-du-Québec qui aura des retombées significatives sur la santé de ce cours d’eau », indique Andréanne Blais, directrice générale du CRECQ. 

Ainsi, cette collaboration a mené à la réalisation d’une vaste étude environnementale de la rivière du Moulin et de ses milieux naturels riverains sur l’ensemble de son bassin versant. Cette étude comprend, entre autres, une étude hydrogéomorphologique pour la mitigation des apports sédimentaires menée par la Firme Rivières inc., la réalisation d’inventaires fauniques et floristiques par le CRECQ, en plus une étude sur l’indice de qualité morphologique de la rivière par le GROBEC. 

« Cette démarche qui n’aurait pu être possible sans l’apport concerté des experts environnementaux nécessite maintenant la collaboration des propriétaires riverains pour en assurer la mise en oeuvre et régler la situation de façon à préserver durablement le Moulin Michel et son barrage », précise Philippe Dumas, directeur général du Moulin Michel. 

S’entame donc actuellement une vaste démarche de concertation volontaire, menée conjointement par le CRECQ et l’UPA, auprès des propriétaires forestiers et agricoles qui bordent la rivière du Moulin. « Toutes les analyses réalisées en amont nous permettent aujourd’hui d’aller à la rencontre de ces propriétaires afin de leur proposer une série de mesures adaptées à leur parcelle de terrain 

qui pourra être réalisée dès l’été 2024. Le type de recommandation qui sera soumis aux propriétaires peut varier de la bande riveraine élargie, aux aménagements hydroagricoles », mentionne France Proulx, directrice régionale de la Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec. 

« Lorsqu’il est question de renaturalisation d’une rivière, le but n’est pas de remettre la rivière à son état d’origine, mais plutôt de faire mieux pour assurer un résultat pérenne et réaliste avec son utilisation actuelle et future. Ce projet est bien plus qu’un pansement sur la problématique qui autrement ne cesserait de croître avec les conséquences des changements climatiques que l’on connaît », conclut Emmanuel Laplante, directeur général du GROBEC. 

Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Programme Interaction communautaire, lié au Plan d’action Saint-Laurent 2011-2026, et mis en oeuvre par les gouvernements du Canada et du Québec. 

Soulignons aussi l’apport financier de la Fondation Alcoa et de la Fondation de la faune du Québec dans la réussite de ce projet.