Des fouilles pour documenter le passé

Depuis le 3 juillet et jusqu’à la fin de la semaine, une équipe d’archéologues s’est installée sur le terrain derrière l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska à Victoriaville. Le but de l’opération et de mener des fouilles à cet endroit où bientôt un agrandissement du centre hospitalier sera effectué.

C’est ce secteur, formant un plateau (de part et d’autre de l’ancienne chapelle) qui a été ciblé par la Société québécoise des infrastructures (SQI) puisqu’il contient probablement les décombres des premiers bâtiments de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska. C’est l’endroit où les religieuses Hospitalières de Saint-Joseph ont dispensé des soins à partir de 1884, comme l’explique la conseillère aux communications de la SQI qui a répondu aux questions de La Nouvelle Union.

Une équipe de fouilles, de la firme Patrimoine Experts, composée d’archéologues professionnels, d’un chargé de projet, d’un assistant ainsi que d’un géomaticien, est ainsi à l’œuvre, voulant documenter le site et également, s’il y a lieu, récupérer des objets significatifs. Beau temps mauvais temps, ils sont accroupis dans les vestiges, déterrant avec soin les fondations, voulant conserver l’histoire.

Les fouilles ont déjà permis de dégager ce qui semble être les fondations d’origine des maisons Nazareth et Quesnel (une demeure bourgeoise construite dans la seconde moitié du 19e siècle). Ce qui pourrait aussi être un passage couvert, aménagé pour les religieuses, aurait également été localisé. Différents objets ont aussi été localisés pendant les fouilles. Des pots de conserve, des bouteilles, des os de boucherie ce qui, selon l’équipe, indique probablement que les sous-sols en question étaient utilisés pour l’entreposage alimentaire.

Un crucifix, une croix de chapelet, un jeu de dominos et des billes en céramique, qui représentent bien l’époque des religieuses et des orphelins qui habitaient les lieux, ont également été récupérés. Les archéologues ont également mis à jour des ruines en fer, entourées de cendre, ce qui pourrait représenter un ancien four à potasse, qui y aurait été aménagé entre 1830 et 1850.

Pour garder la mémoire des lieux et de ceux qui y ont vécu, un modèle 3D, un rapport et des photographies sont réalisés des vestiges et objets s’y trouvant. Dans l’ensemble, toujours selon la SQI, le site est en bon état de conservation depuis la démolition des bâtiments et le rehaussement du terrain. Les fouilles permettent ainsi d’obtenir beaucoup d’informations sur les résidents et les bâtiments de ce secteur de l’ancien village d’Arthabaska.

Au préalable, en 2022, un inventaire archéologique avait été réalisé afin de vérifier si des vestiges pouvaient se trouver dans le sol à cet endroit. Cette action avait confirmé l’intérêt de procéder à une fouille archéologique en bonne et due forme permettant de dégager l’ensemble des ruines et documenter les aménagements et modes de construction.