Industrie CBM, une entreprise qui côtoie de grands joueurs
Implantée dans le parc industriel sur la rue de la Jacques-Cartier à Victoriaville, Industrie CBM, une ébénisterie architecturale, rayonne à travers le Québec en réalisant des projets pour de grands joueurs, des fleurons du Québec. L’entreprise victoriavilloise habille les espaces commerciaux de clients comme les restaurants St-Hubert, Pacini, le Centre Bell, le Groupe Maurice, Must et autres.
Tout a commencé il y a plus de trois décennies, en 1987. Toute première femme sortie de l’école du meuble, Claudette Boulanger Martel (CBM) a lancé l’entreprise.
Les deux propriétaires actuels, le président Christian Allard et le vice-président Stéphane Marcoux, se sont portés acquéreurs de l’entreprise en 2014. Et depuis, Industrie CBM connaît une croissance constante, son chiffre d’affaires ayant passé de trois millions à quelque huit millions de dollars.
« Quand nous avons acheté, c’était principalement l’ébénisterie, indique Christian Allard. On y a greffé le rembourrage en 2016 en achetant une autre usine. À nos débuts, nous avions une dizaine d’employés. Aujourd’hui, au total, on en compte 85, dont une soixantaine à Victoriaville. »
Parce qu’il faut le spécifier, Industrie CBM a pris de l’expansion avec le temps. L’entreprise a procédé à l’acquisition d’une ébénisterie à Nicolet en 2019 et d’une compagnie de rembourrage à Laval en 2021.
L’entreprise victoriavilloise démontre, par ses nombreuses réalisations, que les vieux métiers que sont les ébénistes et les rembourreurs demeurent très actuels et même essentiels. « Le métier d’ébéniste est sous-évalué, estime le président Christian Allard. Ce sont des gens très talentueux, ils en arrivent à faire de petits miracles. Vraiment, ils ne sont pas reconnus à leur juste valeur. »
Industrie CBM dessert une clientèle québécoise. Mais certains projets de cette clientèle se réalisent ailleurs, comme au Nouveau-Brunswick et en Ontario.
L’entreprise évolue principalement dans le domaine commercial et institutionnel, comme les espaces à bureau, les restaurants et les résidences pour aînés. Elle touche un peu au secteur résidentiel avec son ébénisterie de Nicolet. « Nous réalisons aujourd’hui 75% des projets du groupe St-Hubert, l’architecture, le rembourrage, les boiseries », précise Christian Allard. « On fait tout ce dont ils ont besoin, sauf la cuisine », ajoute Stéphane Marcoux.
La notoriété de l’entreprise de Victoriaville a continué de se développer au fil des ans à travers de grands joueurs, comme le Groupe Maurice, Honda, Chartwell et aussi le Centre Bell. « Depuis environ quatre ans, nous y avons réalisé six ou sept projets. On a fait des loges et aussi le restaurant de Geoff Molson, le 9-4-10 », mentionne le vice-président Marcoux.
« Les colonnes structurales en ciment qu’on a rembourrées, c’était assez inusité. De beaux défis », témoigne Christian Allard.
Depuis 2014, non seulement la croissance se poursuit, mais Industrie CBM ne cesse de se moderniser, « d’actualiser les processus », comme le souligne le président. « On a constamment investi au niveau de la machinerie, du département technique », note-t-il.
Il y a peu de temps, un investissement de 125 000 $ a permis l’acquisition d’une nouvelle machine.
Les dirigeants n’ont pas hésité, non plus, il y a environ deux mois, à investir pour ajouter des fenêtres dans l’usine pour le confort des travailleurs. « On travaille sur plusieurs volets, dont le bien-être de nos employés. Les fenêtres ajoutées dans l’usine, ça a été grand avantage, observe Christian Allard. On a une lumière additionnelle naturelle. On est aussi à travailler sur de nouveaux bureaux pour l’équipe technique avec vue sur l’extérieur. Cela aide au recrutement et à la rétention du personnel. »
La direction de l’entreprise ne cache pas sa fierté envers son personnel. « Nos succès, c’est aussi grâce à l’équipe. Nos gens sont souriants, personne ne baisse la tête. Nous en sommes fiers », exprime le président.
Le personnel, comme partout ailleurs, a constitué un défi avec le contexte de rareté et la COVID qui s’est pointée. Industrie CBM a réussi à recruter, non seulement sur la scène locale, mais également à l’étranger, en Tunisie et au Maroc, des pays francophones, deux pays qui connaissent bien l’ébénisterie et le rembourrage.
Stéphane Marcoux a procédé aux embauches. C’est lui qui a réalisé les entrevues des candidats à distance, par Teams. « J’ai toujours demandé des photos de réalisations, des vidéos en action, et je les ai interviewés deux ou trois fois », explique-t-il.
Les démarches ont porté fruit. Pas moins de 30 travailleurs étrangers ont été embauchés. Près d’une dizaine font déjà partie de l’équipe. « Ils sont très motivés à travailler, à mettre l’épaule à la roue, à comprendre nos processus et à s’adapter », fait valoir le président Christian Allard.
La venue de ces travailleurs amène cependant un autre défi : le logement. Ces travailleurs arrivés d’ailleurs ont besoin d’un toit. L’entreprise, à ce chapitre, se fait accompagner par l’équipe de la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR).
L’entraide
Au besoin, Industrie CBM n’hésite pas à collaborer avec d’autres entreprises de son domaine. « On s’entraide. Dans notre domaine, avec des délais serrés, on peine parfois à arriver. On demande de l’aide à d’autres », fait remarquer Stéphane Marcoux.
« De nos jours, il n’y a plus de concurrence, renchérit Christian Allard. Il y a du travail pour tout le monde. Favorisons l’entraide plutôt que la concurrence. On met tous des idées en place pour être capables de faire avancer notre science. »
Questionnés sur de possibles projets à venir, les deux dirigeants répondent en deux volets : ils maintiennent le développement à l’interne et ils demeurent à l’affût des occasions, à l’affût des acquisitions potentielles. « Nous agissons toujours avec des entreprises déjà établies. Nous sommes d’excellents releveurs d’entreprises existantes. Il en faut des releveurs, mais de nos jours, il n’y en a pas tant que ça. Nous en sommes d’excellents », assure M. Allard.
Par ailleurs, le président et le vice-président d’Industrie CBM ont été honorés d’accueillir, la semaine dernière, le maire de Victoriaville, Antoine Tardif, aussi président de la CDEVR, de même que le directeur général Frédérik Boisvert et la conseillère principale en développement économique, Judy Manningham.
« C’est la toute première fois qu’on reçoit un maire de la Ville. On en est rendu à l’étape où l’on veut se faire connaître davantage », signale Christian Allard.
Le maire Tardif a bien apprécié sa visite qu’il qualifie de très utile. « On veut être sur le terrain et voir ce que nos entreprises font chez nous et en même temps les besoins qu’elles peuvent éprouver en termes de main-d’œuvre, d’accompagnement, de financement. Avec la CDEVR, on est là pour les soutenir », rappelle-t-il.
Une telle entreprise rayonne au-delà de la région, de quoi en être fier, dit-il. « Ce qu’on a vu, c’est vraiment une belle entreprise qui a le vent dans les voiles et qui s’est beaucoup développée au cours des dernières années. Elle fait la fierté de Victoriaville parce qu’elle réalise des projets partout avec des fleurons du Québec. Une belle entreprise avec des actionnaires impliqués », commente-t-il.
Le directeur général de la CDEVR, Frédérik Boisvert, salue aussi le travail accompli par l’entreprise victoriavilloise et ses dirigeants. « Ils occupent un beau marché niche dans le domaine du meuble, un secteur très compétitif dans lequel ils tirent leur épingle du jeu, avec de grands groupes. Ils font des affaires avec des fleurons québécois. C’est très bon pour Victoriaville et sa région », conclut-il.