Un grand rôle pour Jean-François Gascon

On a récemment appris que Jean-François Gascon occuperait désormais, en solo, le poste de directeur artistique du Parminou. Un grand rôle pour lui qu’il tiendra avec tout le talent qu’on lui connaît.

En entretien, Jean-François a rappelé son cheminement qui fait en sorte qu’il était, depuis cinq ans, codirecteur artistique avec Hélène Desperrier, cette dernière faisant partie du groupe de fondateurs du théâtre d’intervention.

Il faut dire qu’il œuvre de près ou de loin au Parminou depuis sa sortie de l’école de théâtre en 1995, alors qu’il a tenu différents rôles au fil du temps. Prenant sa place tranquillement, il a gravi les échelons qui le mènent aujourd’hui à cette fonction. « Dès mon arrivée au Parminou, je me suis tout de suite dit : ça, c’est ma gang », a-t-il fait savoir. En effet, en plus du théâtre, Jean-François avait, à cette époque, envisagé le travail social. La mission du Parminou venait ainsi répondre à ses deux aspirations.

Originaire de Montréal, il a trouvé une amoureuse dans la région ce qui l’a incité à y déménager ses pénates, il y a plusieurs années. Même s’il avait le théâtre dans le sang, il a, quelque temps, œuvré pour l’entreprise familiale de sa conjointe, mais a rapidement voulu revenir au Parminou quand une occasion s’est pointée. Cette occasion, c’était le 150e de Victoriaville, en 2011, alors que le Parminou avait organisé plusieurs activités théâtrales afin de souligner cet important événement.

Il a su prendre sa place dans cette équipe où la collaboration, la coopération, plutôt (c’est une coopérative après tout), est toujours de mise. Bien guidé par Hélène Desperrier, il est maintenant prêt à assurer la suite, seul à la direction artistique. La transition se fait en douceur d’ailleurs puisque la fondatrice, bien qu’elle laisse la codirection artistique, demeure en poste, notamment pour écrire un spectacle qui sera présenté en mai 2024 et qui viendra compléter l’année du cinquantenaire du Parminou. Elle prévoit ensuite une année sabbatique, semble-t-il.

Quant à Jean-François, avec son nouveau poste, il estime avoir les coudées franches pour ce qui est du développement du Parminou. « Mais tout le développement et la vision sont déterminés avec l’équipe », précise-t-il.

Il a beaucoup d’idées qu’il souhaiterait mettre en place afin que Victoriaville devienne un pôle créatif de théâtre entre Montréal et Québec. « Je veux mettre en place des partenariats afin qu’il y ait ici des résidences d’artistes pour créer de nouvelles formes de théâtre ou explorer la dramaturgie », exemplifie-t-il. Le directeur artistique est donc en mode ouverture vers les autres troupes qui, déplore-t-il, ne se connaissent pas suffisamment.

Aussi, son défi, comme il le dit si bien, sera de garder une cohésion d’équipe, d’être un leader positif, mais également de conserver cet esprit de troupe de théâtre, si précieux pour le Parminou. Tout cela en augmentant l’ouverture vers les organismes communautaires de la région, souvent partenaires dans les différentes créations. « J’aimerais aussi que le Parminou soit plus connu à l’intérieur et à l’extérieur de Victoriaville », espère-t-il.

Jean-François rêve également d’événements majeurs en théâtre qui pourraient renouveler cet art et le milieu artistique par le fait même. Il a même une bonne idée en ce sens qu’il espère développer bientôt. « Quelque chose qui restera dans le temps et dans le milieu, faisant de Victoriaville un incontournable », annonce-t-il. Le maintien de la présence du Parminou à l’international fait aussi partie de ses objectifs. Actuellement, c’est particulièrement du côté de la Belgique que des liens s’entretiennent, menant à des projets de création ou des échanges artistiques appréciés des deux côtés de l’Atlantique.

Il explique également que le Parminou est sur une belle lancée et qu’il entend poursuivre la mission, en ajoutant sa touche personnelle. Ce théâtre d’intervention a su faire face à la pandémie en modifiant ses façons de faire, mais toujours avec ce but de sensibilisation à différentes situations. Jean-François apprécie particulièrement la belle marque de confiance d’Hélène Desperrier qui lui laisse les rênes de la direction artistique. « Avec une équipe forte », comme elle l’avait mentionné elle-même.

Plusieurs projets sont toujours en ébullition au Parminou qui, en plus, vient de vivre une année record en ce qui concerne la diffusion, ayant à son actif plus de 500 représentations théâtrales à travers la province et même au-delà. Parmi elles, il faut noter une collaboration importante avec le ministère de l’Immigration qui se traduira par une création présentée dans la province dans le cadre de la Semaine québécoise des rencontres interculturelles ainsi que des ateliers dans les écoles primaires. 

Et lorsqu’on lui demande, en quelques mots, de décrire ce que sera le Parminou dans cinq ans, il indique simplement : ouverture, collaboration, création et innovation.