Boisé Colonial : un rôle d’accompagnateur pour la Ville

L’ensemble du boisé colonial appartenant à des intérêts privés, la Ville de Victoriaville, dans ce contexte, campe un rôle d’accompagnateur, d’autant que le zonage prévoit, depuis plusieurs décennies, la possibilité d’un développement résidentiel.

« Dans les circonstances, la Ville peut influencer et travailler avec le promoteur pour s’assurer qu’il y ait respect des milieux humides, des bandes riveraines et qu’on protège et maintienne un accès aux sentiers », indique le maire Antoine Tardif, tout en rappelant que la protection des espaces verts constitue une priorité pour le conseil municipal.

La Ville, d’ailleurs, négocie avec la promotrice Vanessa Bergeron pour que les zones humides lui soient cédées en tout ou en partie afin de protéger la biodiversité. « Il faut ajouter à cela une contribution représentant l’équivalent de 10% du terrain servant aux fins de parcs, terrains de jeux et espaces naturels tel que permis par la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme. Cela nous permet d’envisager une conservation intéressante du boisé tel qu’on le connaît », précise le premier magistrat.

Aux défenseurs du boisé évoquant son importance pour prévenir les îlots de chaleur, le maire Tardif le reconnaît d’emblée. C’est pourquoi, note-t-il, une portion significative du boisé sera protégée. « L’objectif est de préserver la plus grande superficie de boisé possible en collaboration avec le promoteur. Dans ses discussions, la Ville préconise trouver un équilibre entre la protection des milieux naturels et la création de nouvelles unités d’habitation pour aider les familles à faire face à l’actuelle crise du logement. Pour y parvenir, la densification est une option », soutient le maire de Victoriaville.

Les Ami.e.s du Boisé Colonial plaident pour que la Ville se dote d’un règlement strict pour la protection et la préservation des milieux naturels.

La Ville, fait remarquer le maire Tardif, a une catégorie de zonage prévoyant la conservation, notamment, en plus des règles déjà en place encadrant l’implantation des projets de construction pour protéger les bandes riveraines, entre autres. 

D’ailleurs, la Ville, souligne-t-il, a entrepris des démarches pour prévoir une reconnaissance par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs pour la protection du milieu humide de l’écoparc industriel. Le conseil municipal évalue actuellement des mécanismes permettant de protéger et préserver des milieux naturels situés sur les terrains de la Ville. Cette façon de faire pourrait inspirer des propriétaires privés à préserver, à leur tour, des terrains leur appartenant.

Interpellé à l’effet que Victoriaville, qui aspire à devenir leader du développement durable, aurait intérêt à privilégier l’objectif premier de la définition du DD consistant à  « maintenir l’intégrité de l’environnement pour assurer la santé et la sécurité des communautés humaines et préserver les écosystèmes qui entretiennent la vie, le premier magistrat fait remarquer que la  Ville prend actuellement toutes les dispositions pour devenir la leader en développement durable comme en témoigne la récente annonce de création du Bureau du développement durable. 

« Nous nous sommes aussi dotés d’un plan d’adaptation aux changements climatiques, de réduction des gaz à effets de serre ainsi qu’un plan pour une gestion responsable de ses eaux pluviales, lequel a permis à la Ville de remporter le prestigieux prix Joseph-Beaubien lors du 18e mérite Ovation municipale de l’Union des municipalités du Québec. Tous ces plans comportent des objectifs ambitieux et plus d’une centaine d’actions », observe-t-il, tout en insistant sur le fait que la Ville explore aussi les moyens pour adopter des mécanismes permettant de protéger et de préserver les milieux naturels sur ses terrains.

Questionné à savoir si des actions visant la protection des milieux naturels figuraient dans les intentions de la Ville avec l’enveloppe reçue de 25 M $ du gouvernement du Québec, Antoine Tardif explique que les actions couvertes visent la lutte aux changements climatiques. 

Les règles entourant cette subvention, note-t-il, sont édictées par le ministère de l’Environnement. Elles visent principalement le transport et l’efficacité énergétique. Les actions couvertes par l’aide financière visent à réduire ses émissions annuelles de GES de 693 tonnes de CO2.  « Et Victoriaville a pris l’engagement de réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 27% d’ici 2035 pour le volet institutionnel. Cette subvention permettra de réduire les émissions de 20% au cours des trois prochaines années seulement », rappelle-t-il.

À savoir si Victoriaville pouvait bien s’inspirer d’autres initiatives initiées dans d’autres municipalités, le maire Tardif assure que la Ville demeure à l’affût des pratiques des autres municipalités pour évaluer la possibilité de s’en inspirer pour son développement. « L’objectif du conseil municipal est clair : il vise à la fois à protéger une portion importante du boisé, tout en permettant à la promotrice de développer un projet résidentiel pour répondre aux besoins de la population en matière d’habitation. Dans ce cas-ci, la Ville mise sur la bonne collaboration avec le promoteur pour élaborer un plan de développement qui saura répondre aux objectifs résidentiels de la Ville tout en protégeant les milieux naturels. », conclut-il