De futurs architectes soucieux d’aider les plus démunis

Native de Sainte-Clotilde-de-Horton, Sophie Ethier, étudiante en architecture à l’Université de Montréal, n’a pas hésité à s’engager dans un projet humanitaire initié par les étudiants de troisième année : une coopérative d’habitation humanitaire au Kenya.

Son désir d’aider n’est pas étranger à son engagement avec le Groupe Solidarité Jeunesse lors de ses études secondaires à l’école secondaire Le boisé. « Cela m’a permis de faire un voyage humanitaire à Haïti en 2017,  un séjour qui a littéralement changé ma vie », confie-t-elle.

Son engagement dans le projet rejoint deux aspects importants dans sa vie : sa soif d’aider et son amour pour l’architecture.

Avec leur projet, ces étudiants en architecture travaillent étroitement avec des gens d’une coopérative du Kenya pour les aider à concevoir des prototypes d’habitation destinés à des dizaines de familles afin qu’elles puissent quitter les bidonvilles et offrir un avenir meilleur à leurs enfants.

Les étudiants ont créé une coopérative appelée Coop Kaza, dont le but est d’aider la coopérative Kaza Mwendo. Les membres de cette coopérative vivent actuellement à Kibera et ont réussi à s’acheter une terre dans le comté de Machakos à 60 km de Nairobi. « Ça fait maintenant 6 ans qu’ils ont cette terre, mais ils n’arrivent pas à déménager en raison de fonds insuffisants et ils n’ont pas d’aide du gouvernement, ni la possibilité d’avoir des architectes pour les aider », indique Alexia de Montgolfier, présidente du comité administratif de la Coop Kaza créée en février.

« On a fondé cette coopérative à la suite d’un atelier d’architecture dont le but était de designer une maison pour des habitants du bidonville. Toutes les semaines, on avait des réunions avec eux sur Zoom et ensuite avec des étudiants universitaires du Kenya. On a évolué avec eux pour créer un design de logement qui puisse être autoconstructible, qui soit durable et pouvant s’agrandir avec le temps », explique-t-elle.

Un prototype de maison à bas coût, avec des matériaux et des techniques de construction locales, une maison devant être autosuffisante et capable de récolter et recycler ses propres eaux. 

La construction de ce prototype permettra aux étudiants en architecture d’aboutir à un design fini et de transmettre leurs connaissances aux gens du Kenya pour leur donner le pouvoir de continuer le projet de manière autonome. 

Pour la première phase du projet, les étudiants ont besoin de 8000 $. C’est pourquoi une première campagne de financement est en cours sur la plateforme québécoise La Ruche à l’adresse  https://laruchequebec.com/fr/projet/coop-kaza–construction-de-maison-a-bas-cout   

« On vise 8000 $ d’ici le 20 juin. Cette première campagne, c’est d’abord pour nous faire connaître, pour trouver des partenaires durables et sensibiliser aussi la population québécoise à la crise du logement, un sujet important partout dans le monde », observe Alexia.

« Le gouvernement du Kenya a entendu parler de notre projet et souhaite nous soutenir financièrement en nous offrant 10 000 $ si nous réussissons à récolter nous-mêmes des fonds », souligne Sophie Ethier.

Quelques membres de Coop Kaza souhaitent pouvoir se rendre au Kenya cet été. « Notre but, c’est d’aller les rencontrer cet été, deux ou trois élèves avec un professeur, et de pouvoir lancer le design participatif avec eux. On en profiterait pour voir les projets qui ont déjà été réalisés, voir les points faibles et forts de chaque projet fait pendant les ateliers. Pour en arriver finalement à un design définitif en janvier 2024 et construire ensuite à l’été un premier prototype. C’est notre objectif », précise Alexia.

La coopérative lancerait une campagne de financement plus importante l’an prochain à la même période dans le but d’acheter les matériaux pour le prototype.

Chose certaine, Sophie Ethier se réjouit de pouvoir contribuer à un tel projet. « Avec Solidarité Jeunesse, on avait amassé beaucoup de fonds pour la construction d’écoles. Nous sommes allés sur place pour voir les écoles construites. Maintenant, c’est un moyen pour encore plus m’impliquer comme étudiante en architecture et de participer à des projets. Je trouve ça inspirant », exprime l’étudiante de deuxième année.

Le projet présentement marche, qui sait, pourrait se répéter ailleurs. « L’idée c’est de trouver, de développer une technologie d’autoconstruction, de développer la recherche sur l’architecture à bas coût. Démocratiser l’architecture à bas coût et la crise du logement, un problème planétaire. C’est certain qu’un objectif ce serait que notre coopérative en devienne une véritable et qu’on lance d’autres projets, note Alexia de Montgolfier. On est un groupe de jeunes dynamiques et on recherche activement des donateurs. »