Te Araroa : le défi de 3000 km à pied relevé

La Victoriavilloise d’origine Marie-Christine Dupuis et son conjoint Samuel Boulay-Grimard viennent de compléter les 3000 km du sentier Te Araroa en Nouvelle-Zélande. C’est pour se dépasser et aussi amasser des fonds pour la recherche sur le cancer de la Fondation du CHUM de Montréal qu’ils ont relevé ce grand défi (https://www.lanouvelle.net/actualites/marcher-3000-km-pour-le-defi-et-la-cause/).

Ils ont commencé leur marche le 6 décembre à 11 h 26 et l’ont complété le 1er mai à 15 h 10. Dépassement de soi, défi, peurs, pleurs, joie, fierté et péripéties résument cette grande marche réalisée par le couple. En entretien vidéo, Marie-Christine et Samuel ont expliqué, deux jours après la fin de leur exploit, mais toujours à l’autre bout de la planète, qu’ils étaient maintenant en mode « relax », essayant de réaliser ce qu’ils venaient de faire.

Tout ce parcours à vivre à l’extérieur, à faire du camping et transporter tout leur matériel et nourriture dans leur sac à dos. Une randonnée extrême qui leur a donné l’occasion de traverser, d’un bout à l’autre, la Nouvelle-Zélande dont ils ont pu apprécier les différents paysages (montagnes, plages, etc.).

C’est un sentiment de fierté qui les habite maintenant que la randonnée est complétée « Nous sommes touchés de l’avoir fait et avons fini avec deux grosses journées de 36 km », a indiqué Marie-Christine en ajoutant qu’à la fin de la dernière montée, elle ne sentait plus l’essoufflement comme si elle était portée, peut-être, par sa maman décédée du cancer en 2021 et pour qui la recherche du CHUM avait permis quelques années de vie supplémentaires. « C’était doux et facile », se rappelle-t-elle, bien que quelques douleurs corporelles s’étaient ajoutées.

Le couple a expliqué que malgré les caprices de Dame nature (boue, pluie, froid et même de la neige), l’aventure s’était somme toute bien déroulée, sans blessures, surtout. Même qu’ils n’ont pas subi d’ampoules aux pieds, comme la majorité des gens qu’ils ont rencontrés au cours de leur périple. 

Il faut dire qu’ils ont toujours insisté pour faire cette grande marche sécuritairement et se faisaient un devoir, après une journée de 10 heures de marche (en moyenne 27 km), de faire des étirements et du yoga. Cela est sans parler du rituel de préparation des pieds avant de prendre le sentier, chaque matin. « On y allait à notre rythme, pas plus vite ni plus lentement que la moyenne », estiment-ils

Il y a bien le dernier jour où, en faisant le café, un incendie s’est déclaré dans le vestibule de la tente (qui avait déjà souffert de multiples bris et réparations), mais au final, pas trop de dommages. Ils sont même parvenus à compléter les 3000 km, cinq jours plus rapidement que leur première estimation, même s’ils s’étaient gardé un mois de latitude au cas où il aurait été nécessaire de faire des arrêts prolongés pour une blessure ou une maladie, par exemple. 

Ils se sont même permis, pendant tout ce trajet, une trentaine de jours de pause, aux 10 jours au départ puis chaque semaine par la suite. « Ça nous a permis d’apprécier davantage », mentionne Marie-Christine. Ces arrêts mérités leur permettaient également de manger des aliments frais, ce qu’ils ne se permettaient pas sur la route (à cause du poids et pour ne pas attirer les bestioles indésirables notamment). Côté budget, vivant frugalement, ils se sont débrouillés avec 12 à 15 $ par jour par personne. La marche leur a aussi donné la chance, lorsqu’ils n’étaient pas totalement concentrés sur le chemin (en montagne par exemple), d’apprécier le paysage et les oiseaux. Mais surtout de vivre une expérience unique, d’être 24 heures par jour avec l’autre, pendant cinq mois complets. 

Bien entendu, il y a eu des bons et de mauvais jours, mais dans l’ensemble ils ressortent plus grands (mais plus petits puisqu’elle a perdu 27 livres et lui 33) et, surtout, encore en amour. Ils sont allés au-delà de leurs limites et en sont bien fiers. Pour le reste du mois, maintenant que la randonnée est terminée, ils feront du « woofing » (travailler en échange du gîte et du couvert) pour compléter leur séjour puisque leur billet de retour porte la date du 28 mai. « Ce sera une belle transition », note Samuel.

Ensuite ils rentreront au Québec où ils entendent se poser plusieurs mois et, pourquoi pas, faire des randonnées dans leur province. « Il y a le Nord-du-Québec, la Côte-Nord… », énumère déjà Samuel. Quant à leur campagne de financement pour le CHUM, en parallèle, les gens peuvent y contribuer jusqu’au 29 mai (https://www.jedonneenligne.org/fondationduchum/MC2022/). Ensuite, ils dévoileront le montant amassé.