Projet éolien : La MRC d’Arthabaska s’engage à la création d’un fonds
Dans la foulée d’un éventuel aménagement d’un projet éolien dans la région, la MRC d’Arthabaska dit s’engager à créer, avec les redevances obtenues, un fonds agroenvironnemental.
Un tel fonds favoriserait le principe appelé « zéro perte nette » et ferait en sorte qu’aucune nouvelle superficie cultivable agricole ou forestière ne soit perdue par l’implantation des éoliennes.
Le fonds pourrait mener à différents projets, comme la remise en culture de terres en friche, le reboisement de bandes riveraines élargies, la restauration de rivières, l’aide à la relève agricole, au transfert d’établissement et à la diversification des activités des producteurs agricoles.
Alors que le projet, prévoyant un maximum de 67 éoliennes à Sainte-Élizabeth-de-Warwick, Warwick, Saint-Albert, Sainte-Séraphine et Victoriaville, suscite de vives réactions, les élus du Conseil de la MRC tendent la main aux producteurs de la région. « Nous en sommes au tout début du projet. Nous avons des mois devant nous pour commencer à réfléchir aux projets qui pourraient être soutenus par un fonds agroenvironnemental. On souhaite surtout travailler en collaboration avec les producteurs parce que ce fonds doit d’abord répondre à leur réalité et à leurs besoins », soutient Antoine Tardif, maire de Victoriaville et responsable du projet éolien à la MRC.
Cette main tendue, des dizaines de producteurs, entre 40 et 50 environ, dont Olivier Lavertu, un producteur laitier de Warwick, l’accueillent favorablement tout comme la création d’un fonds agroenvironnemental. « Pour nous, il est important de n’enregistrer aucune perte de superficie. Notre garde-manger ne doit pas diminuer », indique M. Lavertu.
Les producteurs ont fait part de leurs intérêts aux autorités. « Nous avons exprimé nos préoccupations sans arrogance. Tout s’est bien déroulé. Les discussions ont été constructives », fait-il remarquer, précisant que dans son groupe, tous sont égaux et libres d’exprimer leurs opinions. »
Le producteur warwickois, favorable au projet, voit les éoliennes comme un levier financier permettant de répondre aux différentes exigences demandées aux producteurs.
Olivier Lavertu reconnaît qu’il s’agit d’un dossier bien émotif qui soulève les passions. Il invite les producteurs, avant une prise de décision, à aller voir des éoliennes de près. « Le changement et la nouveauté font peur à certains, la peur du nouveau, la peur de se faire avoir », observe-t-il.
Le producteur fait aussi valoir les besoins énergétiques qui se dessinent et les importantes retombées anticipées pour les municipalités.
La MRC précise qu’un partenariat à parts égales avec le promoteur Boralex pourrait générer en 30 ans des redevances se situant entre 240 et 300 M $. « Les profits permettraient à la MRC de développer différents projets structurants pour la communauté. En plus de la création d’un fonds agroenvironnemental, on peut penser à l’amélioration du réseau routier, la construction de nouvelles infrastructures et la réalisation de projets communautaires », indique Antoine Tardif.