Gentilly-2, dix ans après
Le 20 septembre 2012, le gouvernement de Pauline Marois, fraichement entré au pouvoir, annonçait le déclassement de la centrale nucléaire Gentilly-2, causant une onde de choc dans la région. Bien que la centrale ne produise plus d’énergie nucléaire, elle n’a toutefois pas été désertée. Un peu moins d’une quarantaine d’employés s’activent toujours au déclassement des installations de Gentilly-2 qui s’échelonneront sur plusieurs décennies.
Depuis cette année, Patrice Desbiens occupe le rôle de directeur adjoint des installations de Gentilly-2. Cependant, l’ingénieur-gestionnaire n’est pas arrivé en terrain inconnu, car c’est à la centrale nucléaire Gentilly-2 qu’il a commencé sa carrière chez Hydro-Québec, en 1995.
« Ça fait 28 ans que je travaille pour Hydro-Québec, et les 18 premières années de ma carrière, c’est à Gentilly-2 qu’elles se sont passées. Je considère que j’ai grandi à la centrale nucléaire! Je fais partie de ceux qui se sont relocalisés au moment de la fermeture. J’avais traversé le fleuve pour poursuivre ma carrière du côté des centrales hydrauliques de la Mauricie. Sans renier mon passé, j’avais tourné la page professionnellement, étant donné le contexte », raconte M. Desbiens.
Lorsque Donald Olivier a quitté son poste pour devenir le PDG de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour, c’est M. Desbiens qui a été approché pour le remplacer, étant donné sa proximité avec cet univers connu, offre qu’il a acceptée avec beaucoup d’enthousiasme.
Des installations qui fourmillent d’activités
Les autres employés des installations de Gentilly-2 occupent diverses tâches, comme la mise en retrait des systèmes au fur et à mesure qu’ils ne sont plus requis. Des effectifs d’autres unités d’Hydro-Québec assument des tâches courantes (maintenance, soutien ingénierie, formation, etc.). Il y a aussi les effectifs dédiés à la sécurité physique du site.
On compte également des spécialistes dédiés aux affaires réglementaires, à l’environnement, à la radioprotection, des ingénieurs de projets qui travaillent à la reconfiguration des systèmes. Des techniciens réalisent également des analyses de laboratoire pour assurer les suivis environnementaux requis.
Ces activités se déroulent en parallèle à la gestion des déchets de la centrale nucléaire, soit les grappes de combustible irradié. Qu’arrive-t-il de ces déchets?
En septembre 2013, le cœur du réacteur était complètement déchargé de son combustible pour qu’enfin, un an plus tard, ce combustible irradié soit complètement immergé en piscine pour une durée de six ans. Cela a permis aux 130 000 grappes de combustible irradié de refroidir suffisamment avant d’être déplacées à nouveau dans des enceintes de stockage CANSTOR, c’est-à-dire des cylindres d’acier insérés dans des coffrages de béton. Ces enceintes d’entreposage à sec sont situées sur le site de la centrale, et toutes les grappes y reposent depuis décembre 2020.
En 2048, les grappes seront transférées dans un site identifié par la Société de gestion des déchets nucléaires (SGDN). Ce fameux site devrait finalement être révélé l’an prochain.