Projet éolien Arthabaska : Boralex informe la population
En proposant des réunions d’information aux propriétaires de terres privées et agricoles installés dans la zone délimitée puis aux citoyens de cette même zone, Boralex (qui se spécialise dans le domaine depuis plusieurs années), qui mène ce projet d’installation d’un parc éolien dans les municipalités de Victoriaville, Warwick, Sainte-Élizabeth-de-Warwick, Sainte-Séraphine et Saint-Albert, veut inclure la population dans tout le processus.
Lors d’un entretien virtuel, Denis Legallais, chef de projet chez Boralex, a donné les détails du Projet éolien Arthabaska (PEA) qui en est aux premiers stades, faut-il le préciser. Il a d’entrée de jeu rappelé que Boralex, dont le siège social est installé à Kingsey Falls, est issue du giron de Cascades. Sa présence est importante au Québec, notamment, où elle opère 12 parcs éoliens, de même qu’au Canada, en France, aux États-Unis et au Royaume-Uni. « Au Québec, à peu près une éolienne sur quatre est opérée par Boralex. Et comme c’est notre terre d’origine, on souhaite continuer de s’y développer et contribuer à la transition énergétique », a-t-il mentionné.
Plusieurs étapes sont prévues avant d’en arriver à la mise en marche des éoliennes. Il faut rappeler que Boralex examine la possibilité d’installer un parc éolien constitué d’un maximum de 80 éoliennes (en débutant avec une quarantaine) qui permettrait la production de 200 à 400 MW. Cela s’inscrit dans un contexte où Hydro-Québec cherche à augmenter sa production énergétique de 100 TWH, d’ici 2050, recherchant ainsi de nouveaux approvisionnements.
M. Legallais a expliqué que trois critères étaient examinés pour la mise en place d’un projet éolien : le vent, l’environnement et l’acceptabilité sociale ainsi que l’interconnexion au réseau d’Hydro-Québec. Pour ce dernier point, la proximité de deux lignes électriques de 230 KV, reliées au poste Nicolet, faciliterait la distribution de l’électricité produite à Arthabaska. Pour ce qui est du vent, selon M. Legallais, des informations préliminaires indiquent qu’il est bon dans le secteur visé, sans être exceptionnel. Mais si on considère la proximité des lignes de transmission, cela compense. « Il y a 15 ans, on regardait pour les sites les plus venteux. Au fil du temps, ces sites ont été équipés », précise-t-il. L’équipement s’est amélioré. Il est donc plus performant et nécessite moins de vent. Quant à l’environnement et l’acceptabilité sociale, Boralex ne veut pas faire de projet sans la volonté des gens et prend toutes les mesures afin de respecter la faune et la flore. Les éoliennes sont en effet intégrées le plus harmonieusement possible dans l’environnement, en ayant considéré les milieux physique, humain et biologique.
Retombées économiques
Bien entendu, des retombées économiques découlent de la mise en place d’un tel parc éolien. Avec un projet estimé à 1 milliard $ (pour 400 MW), Boralex parle d’environ 500 emplois lors de la construction (avec les retombées indirectes liées notamment à l’achat de matériaux, l’hébergement, la restauration, etc.) et de 15 emplois permanents pour la trentaine d’années prévues d’opération.
Et pour l’ensemble des propriétaires qui recevront sur leurs terres une éolienne (chacune peut alimenter environ 700 foyers), on parle de millions $ de redevances chaque année, sans toutefois préciser le montant par éolienne, pour accueillir cette tour qui fait entre 100 et 120 mètres de haut et au sommet de laquelle est installé un rotor d’environ 150 mètres de diamètre. « Entre l’aire de projet et les endroits où on peut réellement mettre une éolienne, c’est environ 5 à 10% de la surface totale qui est constructible, notamment en raison des contraintes environnementales, par rapport aux distances avec les habitations, aux exploitations agricoles, aux rivières, aux routes, etc. », ajoute M. Legallais.
Boralex assure également que des revenus complémentaires seront octroyés aux municipalités qui accueillent des éoliennes de même qu’à la MRC. L’entreprise est également en réflexion pour trouver un système de compensation pour ceux qui habitent à proximité des éoliennes.
Le bruit
Certains s’inquiètent peut-être du bruit relié à l’installation d’éoliennes, de même qu’à l’impact visuel de telles tours dans le paysage. À cela, le chef de projet explique que la technologie a évolué faisant en sorte qu’avec des machines deux ou trois fois plus puissantes qu’auparavant, celles-ci sont de moins en moins bruyantes. « Au Québec, c’est très encadré et on ne doit pas dépasser 40 décibels, ce qui représente à peu près le bruit du frigo dans la maison quand il n’y a pas d’autres sons », exemplifie-t-il.
Bien entendu, M. Legallais est bien au fait des vagues que fait depuis plusieurs années le projet éolien dans la MRC voisine, L’Érable. Il confie même qu’on lui en parle souvent. À cela, il répond que Boralex a 12 parcs en opération (dont un à Thetford Mines) et que ceux-ci sont bien acceptés dans le milieu.
L’entreprise ne manque donc jamais, dès les débuts, d’entreprendre des discussions avec la population et les organisations afin d’asseoir le projet dans un environnement où il s’intègrera bien.
Quant à l’aspect visuel des tours, certains détestent alors que d’autres apprécient et les trouvent, à la limite, méditatives. Le secteur privilégié est assez plat ce qui diminuera cet impact visuel (contrairement à une installation en montagne).
Prochaine étape
Une fois les consultations publiques complétées, Boralex installera, à l’automne, deux ou trois tours météo temporaires qui permettront de mesurer précisément les vents dans le secteur privilégié.
Mais il y a encore de nombreuses étapes à franchir avant la mise en service, estimée à 2028. Qu’il s’agisse du processus d’études d’impacts et environnementales, la réception du décret et des autorisations et la construction, tout cela, comme insiste Boralex, en incluant une communication continue avec le milieu.
Les propriétaires terriens ont été rencontrés le 12 juillet et la population concernée est conviée le 13 juillet à Sainte-Séraphine (2660 rue du Centre communautaire) et le 14 juillet à la Salle du Canton de Warwick entre 16 et 21 heures.