« Bécancour est l’épicentre de la vallée de la batterie »
Le développement de la filière batterie du gouvernement du Québec vient de faire un bond important avec deux annonces majeures en 72 heures. Ces annonces profiteront directement au Parc industriel et portuaire de Bécancour, puisque c’est là que seront construites prochainement deux usines en lien avec ce secteur d’avenir.
Vendredi dernier (4 mars), d’abord, la multinationale allemande BASF a confirmé son intention d’acquérir un terrain de 1,5 million de mètres carrés dans le Parc industriel et portuaire de Bécancour afin d’y construire une usine de cathodes et de recyclage de batteries. Puis, lundi matin (7 mars), General Motors (GM) Canada et POSCO Chemical ont annoncé vouloir implanter à Bécancour une usine de production de matériaux actifs de cathode (CAM). Ceux-ci sont utilisés dans les batteries lithium-ion destinées au marché des véhicules électriques. Cette usine créerait 200 emplois.
Les deux projets représentent des investissements combinés de plus d’un milliard de dollars. Les nouvelles usines pourraient être mises en service dès 2025.
« L’écosystème de batterie est en train de prendre forme chez nous », a souligné le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne. Celui qui est aussi député de Saint-Maurice-Champlain voit là un legs économique majeur aux générations à venir. « On parle d’emplois sur des décennies », a-t-il dit, avant d’ajouter que le développement de cette nouvelle industrie positionnera le Québec et le Canada « comme un chef de file dans la production de véhicules électriques ».
« C’est le début de la transformation économique la plus importante que le Québec a connue depuis l’avènement du secteur du multimédia au début des années 2000 », a pour sa part soutenu le ministre provincial de l’Économie et de l’Innovation Pierre Fitzgibbon, indiquant au passage qu’Investissement Québec et son ministère travaillent depuis près de deux ans à attirer des investisseurs dans le secteur des batteries.
« Bécancour est l’épicentre de la vallée de la batterie. D’autres investissements suivront », a-t-il ajouté.
Les ministres Fitzgibbon et Champagne ont aussi pris la peine de saluer le retour de GM au Québec 20 ans après la fermeture de son usine de Boisbriand.
« C’est un grand jour. On intègre le Québec dans la chaîne d’approvisionnement de l’automobile en Amérique du Nord, dans le véhicule du futur », a fait remarquer M. Champagne, alors que son homologue québécois s’est réjoui du fait que ce retour au Québec se faisait « par la grande porte de l’électrification ».
Les deux ministres considèrent que le Québec et le Canada sont dans une position « fort enviable » pour attirer des investissements comme ceux annoncés ces dernières heures. « Nous possédons l’ensemble des minéraux critiques pour produire des batteries (cobalt, lithium, nickel, graphique…). Nous offrons la proximité aux ressources, aux usines d’assemblage et aux marchés. Et nous avons le savoir-faire », énumèrent-ils, soulignant fièrement que cela « attire l’attention partout dans le monde » et que d’autres annonces sont à venir.
Le saviez-vous?
General Motors a dévoilé, en janvier 2021, une stratégie quinquennale basée sur la voiture électrique. Le constructeur automobile prévoit ainsi de dépenser environ 36 milliards de dollars pour développer, fabriquer et commercialiser 30 nouveaux modèles électriques à travers le monde pour 2025. L’entreprise a également l’intention d’offrir uniquement des véhicules électriques d’ici 2035. Le projet d’usine à Bécancour est estimé à plus de 500 millions de dollars. La construction pourrait débuter en 2022 et la production, d’ici 2025. Quelque 200 emplois sont prévus.