Décès de Marc Hamilton : Sonia Nolet perd un grand ami
L’auteure et éditrice de Saint-Ferdinand, Sonia Nolet, vient de perdre un grand ami. En effet, le décès de Marc Hamilton (qu’on connaît majoritairement pour sa chanson « Comme j’ai toujours envie d’aimer »), annoncé le week-end dernier, laisse un grand vide chez Sonia qui a connu l’homme derrière l’artiste en écrivant notamment sa biographie intitulée « L’enfant qu’on ne voulait pas ».
En entretien téléphonique, Sonia a indiqué que ce livre, qu’elle a écrit en collaboration avec l’artiste en 2013, était le premier publié à sa maison d’édition La Draiglaàn.
L’écrivaine a expliqué que c’est par une amie Facebook commune qu’ils sont devenus « amis » sur le réseau social. « J’ai alors voulu lire son autobiographie et lui a lu un de mes livres », résume-t-elle. Marc a alors demandé à Sonia ce qu’elle pensait du récit de sa vie et, avec sincérité, elle a indiqué que le livre était bon, mais largement censuré. « Il m’a dit de son côté que j’avais une belle plume », se souvient-elle. Ils ont donc conclu une entente pour l’écriture de la biographie du chanteur et pour sa publication aussi. C’était au début de l’année 2013 et Marc voulait que le livre soit prêt en octobre, en même temps qu’il publiait un autre bouquin.
C’est grâce à ce projet littéraire qu’ils ont appris à se connaître et sont devenus de véritables amis. Ils ont toujours gardé le contact après cela, que ce soit par des échanges de messages écrits, téléphoniques ou des rencontres en personne. La dernière fois d’ailleurs que Sonia a eu des nouvelles de lui, c’est au mois de janvier dernier.
Pour elle, Marc Hamilton n’était pas un chanteur, mais bien un ami. « C’est quelqu’un qui était vrai, transparent. Un enfant dans un corps d’adulte. Il faisait fondamentalement confiance aux gens, ce qui l’a mal servi à quelques reprises alors qu’il a été déçu par les comportements humains des autres. Il gardait toujours espoir en la bonté des gens », ajoute-t-elle.
C’était aussi un homme drôle avec qui elle a beaucoup ri, notamment lors de séances de dédicaces de la biographie. En 2014, il est même venu à Saint-Ferdinand, lors d’une journée portes ouvertes de la maison d’édition, chanter et rencontrer les gens. « Il a aussi enregistré une chanson avec ma fille Sarabel », partage Sonia. Son fils, Nathaniel, de son côté, est celui qui l’incarne pour la photo sur le livre.
« Il ne voulait pas être sur la couverture, disant que ce n’était pas une biographie traditionnelle. J’ai alors proposé un style d’image et puisque Nathaniel a certains de ses traits physiques à son âge, c’est lui qui a posé », relate Sonia. Un autre lien qui vient unir le chanteur à Sonia et sa famille.
Pour le livre, elle est parvenue à obtenir sa confiance, ce qui lui a permis de s’ouvrir sur des chapitres difficiles de sa vie. Elle a voulu présenter l’humain et non le chanteur. Son métier était, pour elle, secondaire. Sonia a même réussi à lui faire accepter le titre de la biographie : « L’enfant dont personne ne voulait ». Un titre dur quand on y pense et qui frappe l’imaginaire. « Mais tout a été fait avec délicatesse et respect », ajoute-t-elle. D’ailleurs, il lui a dédicacé une copie du livre qu’il signe tout simplement : « ton frère Marc ». « Pour lui, je n’étais pas comme une fille, mais davantage une sœur ou comme il m’appelait, sa « petite maman », se souvient-elle.
Sonia a de plus indiqué que Marc Hamilton était un homme très généreux, dans tous les sens du terme. Il prenait de ses nouvelles régulièrement et lorsque son fils (Nathaniel) a eu un accident l’automne dernier, il a insisté pour qu’il reçoive ses droits d’auteur.
Elle se considère chanceuse qu’il soit passé dans sa vie. Sonia a appris à le connaître et à l’apprécier, ce qui amplifie sa perte. Ce qu’elle retiendra de l’homme, c’est son rire et son sourire. « Et ce qui le caractérisait, malgré son endurance face aux épreuves, c’est qu’il ne lâchait jamais. Il était tenace et ne se plaignait pas de son sort. C’était aussi un bon vivant », résume-t-elle en ajoutant que c’était quelqu’un de bien, même s’il n’était pas un saint. « C’était mon ami avec ses qualités et ses défauts. »
Tout au long du week-end, Sonia a reçu plusieurs demandes d’entrevues, notamment pour la télévision. Elle a refusé, mais a accepté de témoigner à La Nouvelle Union et à L’Avenir de l’Érable de son amitié pour Marc Hamilton. Elle a également tenu à rectifier un fait qu’elle ne cesse d’entendre depuis l’annonce de son décès : Marc Hamilton n’est pas né à Matane, mais bien à Montréal. Ce sont ses parents adoptifs qui étaient de là-bas, où ils l’ont amené vivre.