L’autocueillette du raisin de table, à découvrir

L’offre d’autocueillette se diversifie peu à peu sur le territoire et c’est pourquoi l’automne pourrait ne plus être uniquement associé à la cueillette de pommes. À Saint-Pierre-les-Becquets, c’est l’autocueillette de raisins de table qui attend les visiteurs du Vignoble du Fleuve pour une deuxième saison. Ce petit coin de paradis, avec vue sur le fleuve, permet d’aller récolter plusieurs cépages savoureux de raisins cultivés de manière entièrement artisanale.

En 2019, Christian Pépin a planté 3000 vignes sur l’immense terrain qu’il a acheté de ses parents, terrain où il a grandi. « Ce champ, c’est mon entreprise, et mon cellulaire, c’est mon bureau! », raconte M. Pépin, le sourire aux lèvres.

Au départ, M. Pépin avait l’idée de fabriquer son propre vin, mais il l’a repoussée du revers de la main, car il aurait dû abandonner ses intentions de tout produire de manière artisanale. « Je me suis rendu compte qu’avec le vin, je ne pouvais pas faire quelque chose d’artisanal jusqu’au bout, parce que j’aurais eu besoin de beaucoup plus d’équipements motorisés. Ça m’aurait également pris les services d’un œnologue, d’un agronome… », énumère M. Pépin. Cette liste interminable ne le satisfaisait pas.

« Et comme il n’y avait pas beaucoup de raisins de table dans la région, c’est dans cette branche que j’ai décidé de me lancer! », poursuit-il. Au Vignoble du Fleuve, il est donc possible de se procurer des raisins de table, mais également quelques cépages de raisins de cuve. On y retrouve notamment le muscat, un petit raisin jaune très sucré. « Tu goûtes ça et c’est comme un bonbon! », lance fièrement M. Pépin. On retrouve également le Louise Swanson, un raisin vert sucré, le Sainte-Croix, un raisin de cuve que M. Pépin adore manger comme un raisin de table, ou encore le Radisson.

« Le Sainte-Croix, j’en vends également à ceux qui veulent faire du vin. Je pense que cette année ça va être populaire, parce qu’il y a beaucoup de vignes qui ont gelé dans la région au printemps dernier », explique Christian Pépin. « Le Frontenac fait également de l’excellent vin. Ce beau gros raisin bleu est un peu moins sucré. Il ressemble davantage au raisin de l’Ontario qu’on achète l’automne. L’an dernier, j’ai eu beaucoup de Frontenac, alors j’ai décidé d’essayer de le vendre en épicerie. Les gens ont adoré! Alors même s’il est officiellement classé comme raisin de cuve, il peut très bien être dégusté comme un raisin de table », explique M. Pépin.

En tout, Christian Pépin cultive huit cépages différents. Son plus populaire, c’est le Montréal Blue. Les gens lui en réserve chaque année, car ce petit raisin bleu sucré est sa seule variété sans pépins!

Le premier amour de Christian Pépin

Avant de planter quelques milliers de boutures de vigne, Christian Pépin a commencé son projet de plantation par un petit fruit se rapprochant beaucoup du bleuet, autant par l’apparence, le goût que la méthode de culture: la camerise. Le choix du cultivateur s’est arrêté sur ce petit fruit, car sa présence dans la région se fait encore rare, souhait ainsi ne pas saturer le marché avec le bleuet ou encore parce que la camerise est beaucoup plus facile à récolter et à déguster que l’argousier, par exemple. On peut croire Christian Pépin sur parole, lui qui ne peut s’empêcher de dérober quelques fruits par gourmandise chaque fois qu’il se promène à proximité de ses plantations!

M. Pépin cultive huit variétés de camerises, dont la Série Indigo, la Toundra et l’Aurora qui est plus grosse, plus sucrée et plus tardive. Il cultive également quelques plants de camerises plus amères idéales pour cuisiner des salades, des vinaigrettes ou des marinades.

Christian Pépin a arrêté de se mettre de la pression quand il a réalisé qu’il ne pouvait pas tout faire en une seule journée. « J’y vais à mon rythme! Je ne me stresse pas, parce que c’est un peu comme un passe-temps aussi! », dit-il.

Autant pour ses plants de camerises que pour ses vignes, Christian Pépin désherbe ses rangs à la main, seul, rang par rang. Aucune machinerie industrielle ne foule le sol de ses champs. Il réussit habituellement à faire environ un ou deux rangs par jour, avec patience et avec amour pour ses fruits. Tous les fruits sont également cueillis à la main.

« C’est sûr que ce n’est pas parfait, mais je suis bien fier de mon produit. »

L’autocueillette de raisins de table démarrera sous peu; les récoltes se font habituellement de la mi-septembre jusqu’au début du mois d’octobre. Il suffit de suivre la page Facebook du Vignoble du fleuve pour connaître la date du début de l’autocueillette pour la saison 2021. Le vignoble est membre de la toute nouvelle Association des producteurs de raisins de table, tout comme Le Paysages de Carolyn, situé à Sainte-Françoise.