COVID-19 : de nombreux entrepreneurs endettés
Les dettes des PME n’ont pas diminué depuis le début de l’année, selon un nouveau rapport publié par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI). En effet, les PME ont accumulé une dette moyenne de près de 170 000 $ en raison de la COVID-19. Par ailleurs, dans le secteur de l’hébergement et de la restauration, l’un des plus touchés par les restrictions, la dette moyenne s’élève à 333 174 $.
« Bien que la dette moyenne globale accumulée à cause de la COVID-19 soit relativement stable depuis six mois, son remboursement sera le prochain défi majeur des PME, alors qu’elles doivent encore faire face à plusieurs difficultés : revenus insuffisants, capacité d’accueil limitée et incertitude générale alors que l’automne et l’hiver sont à nos portes », souligne François Vincent, vice-président à la FCEI.
Selon les dernières estimations de la FCEI, l’endettement total des PME du pays en raison de la COVID-19 se chiffre à 139 milliards de dollars, soit une augmentation de 4 milliards depuis l’estimation de février dernier.
De plus, 76% des propriétaires de PME qui ont contracté des dettes prévoient qu’il leur faudra plus d’un an pour les rembourser. Dans le secteur de l’hébergement et de la restauration, ce chiffre passe à 87%. La majorité d’entre eux estiment qu’il leur faudra plus de deux ans pour les rembourser et le quart d’entre eux craignent de ne jamais pouvoir les régler.
« Si l’on analyse les données en détail, on peut dégager deux tendances divergentes entre les PME qui ont subi les confinements et celles qui sont restées ouvertes. Nous avons reçu de très nombreux témoignages de membres qui n’ont pas été en mesure de commencer à rembourser leur dette, laquelle semble impossible à régler à cause de l’augmentation des frais d’exploitation et des revenus inférieurs à la normale », fait remarquer Simon Gaudreault, vice-président de la recherche nationale à la FCEI.
Comme seulement 39% des PME enregistrent des revenus normaux, la FCEI demande aux gouvernements d’adopter les mesures suivantes afin d’éviter que les entreprises s’endettent encore plus :
Mettre en place un plan « Restons ouverts » afin d’éviter que les entreprises soient confrontées à d’autres confinements et fermetures.
Maintenir les programmes de soutien pour la COVID-19 et les taux de subvention actuels jusqu’à la réouverture complète de l’économie et de nos frontières, et jusqu’à ce que les petites entreprises puissent à nouveau servir leurs clients en personne.
Prolonger le délai de remboursement du prêt du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC) jusqu’au 31 décembre 2024 afin qu’elles aient toutes la possibilité d’enregistrer des revenus normaux.
Accorder des aides financières supplémentaires aux PME par l’intermédiaire de programmes de subvention provinciaux.
« C’est le moment maintenant, avec les élections fédérales, d’entendre les partis politiques préciser leur engagement à l’égard des priorités des PME. Sans le maintien des programmes d’aide et la possibilité de réaliser des ventes normalement, les propriétaires de PME continueront d’être minés par l’incertitude entourant leur capacité à rembourser leurs dettes et la survie même de leur projet d’entreprise », conclut François Vincent.
À propos de la FCEI
La FCEI (Fédération canadienne de l’entreprise indépendante) est le plus grand regroupement de PME au pays, comptant 95 000 membres dans tous les secteurs d’activité et toutes les régions. Elle vise à augmenter les chances de succès des PME en défendant leurs intérêts auprès des gouvernements, en leur fournissant des ressources personnalisées et en leur offrant des économies exclusives. Visitez fcei.ca pour en savoir plus.