L’heure de la retraite a sonné pour le chirurgien Claude Baril

Après 30 ans de pratique à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska de Victoriaville, le Dr Claude Baril, chirurgien, prend sa retraite. Il s’était fixé comme objectif de retraiter à 60 ans, âge qu’il aura dans quelques jours, afin de passer à une autre étape de sa vie.

Ce n’est pas parce qu’il est fatigué ou las de la chirurgie. Au contraire. Il est encore bien passionné de cette spécialité qui est toutefois bien exigeante et demande une très grande charge de travail. « J’ai le souvenir très clair de toujours avoir désiré être chirurgien », indique-t-il lors d’une entrevue téléphonique.

Ainsi, après sa médecine à Sherbrooke, et sa spécialisation en chirurgie, qu’on appelait « générale » à cette époque (principalement du système digestif et du cancer du sein), c’est en 1991 que le médecin, originaire d’Asbestos (Val-des-Sources maintenant), est venu pratiquer à Victoriaville.

Au fil du temps, il en a rencontré des gens, eu à annoncer des mauvaises nouvelles à plusieurs et pratiqué des chirurgies diverses. « La charge émotive est énorme. C’est nous qui avons à rencontrer les patients dans le bureau et dresser le portrait de la situation. Nous devons parfois leur annoncer qu’ils ont le cancer », exemplifie-t-il ajoutant que ces annonces ont des répercussions émotionnelles.

Le chirurgien doit également établir rapidement un lien de confiance avec ce patient qu’il connaît à peine et qui se retrouvera, sous anesthésie générale, sous ses bons soins. « Il faut établir un contact étroit, gagner sa confiance et être à la hauteur de celle-ci », résume-t-il.

Difficile d’établir un bilan du nombre de chirurgies effectuées en 30 années. Parmi elles, on peut compter quelque 3000 hernies, 1500 vésicules biliaires, 22 000 colonoscopies, 1200 cancers du sein et 900 du colon. Cela de jour, de nuit et de fin de semaine (lorsqu’il est de garde). Deux mondes complètement différents, fait-il remarquer. Le premier qui consiste en des chirurgies électives de jour et l’autre, la nuit et la fin de semaine, pour des urgences le plus souvent.

« J’ai développé beaucoup d’amitiés et je suis émotif de quitter cette profession tant aimée. Mais à d’autres moments, j’ai le cœur léger quand la tâche est lourde », exprime-t-il.

Le Dr Baril aura développé avec les années, et en parallèle avec l’équipe, différentes techniques, dont la laparoscopie, qui est arrivée dans les années 90. « En toute humilité, je ne voudrais pas prendre le crédit personnel pour le développement et l’innovation dans notre hôpital. Dans la pratique chirurgicale, il faut constamment être à l’affût de la nouveauté si nous voulons être à la fine pointe des nouvelles technologies. Par contre, tout est une question d’équipe et la synergie du groupe apporte beaucoup plus que notre simple contribution individuelle. »

De la ville à la campagne

Cette retraite qui s’amène implique également pour le Dr Baril un déménagement, lui qui quitte la ville pour s’en aller à la campagne (toujours dans la région). Il profitera de son temps libre afin de s’adonner à l’astronomie et à l’astrophotographie, qu’il a pratiquées de façon fragmentaire au cours des dernières années. Un véritable changement de point de vue pour lui qui a l’habitude d’être penché sur ses patients que de se retrouver à lever la tête afin d’examiner, cette fois, le ciel et les étoiles. « Il y a des similitudes entre les deux », indique-t-il. En chirurgie, il faut opérer méticuleusement pendant des heures et des heures et c’est la même chose pour l’astrophotographie qui nécessite attention et concentration.

Une nouvelle étape donc pour le Dr Baril après 30 années passées au service des patients de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, à titre de chirurgien.