Chapeau aux 1193 enseignantes et enseignants du SEBF
Je représente les enseignantes et enseignants du Syndicat de l’enseignement des Bois-Francs depuis plusieurs années. Je suis donc en mesure de constater l’engagement, la ferveur et le professionnalisme qui les animent chaque jour et qui contribuent certainement à la réussite éducative des élèves, qu’ils soient jeunes ou adultes.
Cette semaine est spécialement consacrée à leur rendre hommage et, dans la plupart des milieux, des surprises, des messages d’appréciation et des gâteries les attendent au salon du personnel. Dans les médias sociaux, les remerciements et les témoignages visant à souligner leur apport se sont multipliés avec raison. Pourtant, cette année, les enseignantes et enseignants n’ont pas le cœur à la fête, car ce qu’ils souhaitent par-dessus tout, c’est une meilleure reconnaissance de leur travail au quotidien. Et cela est d’autant plus vrai en cette année de pandémie qui a mis en lumière l’étendue des besoins en éducation et qui a fait exploser leur charge de travail.
Sans convention collective depuis près d’un an, les enseignantes et enseignants se sont mobilisés dans le cadre de la négociation nationale qui est en cours. Ils ont mis en œuvre différentes actions de visibilité ainsi que des moyens de pression plus intenses qui ont le mérite de ne pas affecter les services aux élèves. Malgré cela, les discussions aux tables de négociation piétinent et rien n’est proposé pour améliorer leur sort ni celui des élèves. Nos membres souhaitent diminuer le nombre d’élèves par classe, mais on leur propose d’augmenter celui-ci. Ils veulent un meilleur soutien pour les élèves ayant des besoins particuliers, mais on les invite à pallier eux-mêmes au manque de ressources professionnelles en leur ajoutant des responsabilités administratives. Ils espèrent une tâche humainement réalisable pour se consacrer entièrement à l’enseignement, mais on leur propose d’exclure de leur temps de travail toutes les tâches reliées à la planification, à la préparation et à la correction.
La grève si nécessaire
Ce n’est jamais de gaieté de cœur que les enseignantes et enseignants acceptent d’amputer une partie de leur salaire pour faire avancer les pourparlers aux tables de négociation. Or cette fois-ci, ils sont bien déterminés à défendre leur point de vue jusqu’au bout, pour eux et au bénéfice des élèves.
Dans le contexte actuel, le Québec doit reconnaître le travail essentiel des enseignantes et des enseignants et leur contribution extraordinaire dans la crise que nous traversons tous. Grâce aux profs du préscolaire, du primaire et du secondaire ainsi que les enseignantes et enseignants de l’éducation des adultes et de la formation professionnelle, les élèves peuvent poursuivre leurs apprentissages scolaires dans un environnement stable et adapté qui leur assure une certaine normalité au quotidien.
Si l’éducation est une priorité pour le gouvernement, celles et ceux qui enseignent au jour le jour doivent sentir que leur travail est reconnu, valorisé et apprécié. Cela passe nécessairement par des gestes concrets, pas seulement des paroles.
Nancie Lafond
Présidente du Syndicat de l’enseignement des Bois-Francs