La pandémie du point de vue des jeunes
Dans une étude produite pour le Ministère de la Famille, Christine Gervais de l’Université du Québec en Outaouais (UQO) s’est penchée sur l’expérience de 111 enfants et adolescents d’âge scolaire de la pandémie de la COVID-19 ainsi que ses effets sur eux-mêmes et leur parent durant la période du 30 avril au 20 mai.
Si la fin du confinement du printemps 2020 semble contribuer à l’amélioration du bien-être et de la santé mentale des parents et des enfants, il importe de souligner que les parents sont encore nombreux à ressentir un faible bien-être ainsi que des symptômes anxieux importants.
Si les enfants démontrent une bonne connaissance des enjeux liés à la pandémie et semble s’y adapter plutôt bien, c’est sans doute grâce à l’environnement sécurisant qu’arrive à créer leurs parents malgré l’incertitude ambiante.
«Il nous apparaît cependant important de nous préoccuper collectivement de la persistance dans le temps des stress auxquels les familles doivent s’adapter et de la fatigue que ressentiront de nombreux parents, enfants et adolescents face à la deuxième vague de la pandémie et au retour de mesure de distanciation plus strictes, qui pourraient limiter leur capacité d’adaptation», indique Christine Gervais en précisant que la préoccupation liée à l’épuisement des ressources adaptatives de jeunes et de leur parent est encore plus importante pour les familles qui évoluent en contexte de vulnérabilité.
La professeure en sciences infirmières de l’UQO note également que l’enthousiasme des jeunes à partager leur expérience témoigne du peu de tribunes dont ils disposent pour s’exprimer, de leur souhait d’être consultés et écoutés dans la prise de décision qui les concerne, particulièrement celles liées à l’école et de la pertinence de s’intéresser à leur point de vue.