Les maux et les mots de la pandémie
(Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés)
Cette citation de Lafontaine illustre particulièrement bien la situation qui prévaut actuellement à l’échelle planétaire. Le fléau envahissant qui affecte presque tous les secteurs de l’activité humaine ne semble pas en voie de s’estomper dans un avenir prévisible. Santé physique, santé mentale, santé sociale, santé économique, santé politique…aucune n’y échappe, et ce, d’un hémisphère à l’autre.
L’intention de cet écrit se résume à mettre en parallèle les mots relatifs aux maux occasionnés par cette calamité d’une envergure inchiffrable. Il ne s’agit pas de faire un inventaire exhaustif de tout le vocabulaire utilisé pour caractériser cette situation sans précédent, mais bien de faire ressortir les mots qui reviennent régulièrement lors des reportages, des entrevues, des analyses et même des conversations courantes.
Certains de ces mots rarement utilisés dans le langage usuel alimentent maintenant le vif du sujet. D’autres ont été créés pour expliciter plus clairement des notions peu familières. La lecture de ces lignes permettra à bon nombre de personnes d’enrichir leur vocabulaire tout en se familiarisant avec le jargon propre à la catastrophe à laquelle personne ne peut rester indifférent, avec ou sans reconnaissance de la réalité.
Et voilà! On y est!…..
AFFLICTION, ANGOISSE, ANXIÉTÉ, les mots ne manquent pas pour définir l’état d’âme qui mine le moral de bien des personnes, en particulier les AINÉS. Les AFFRES de la pandémie génèrent un état d’ALERTE inévitable en raison des contraintes ASTREIGNANTES qui en résultent. L’ANNULATION d’activités sociales des plus modestes occasionne un degré d’ABNÉGATION et d’ADAPTABILITÉ bien au-delà des exigences normales. Malgré l’ARDEUR et l’ALTRUISME des proches AIDANTS, la menace guette constamment. Les porteurs ASYMPTOMATIQUES représentent en quelque sorte une épée de Damoclès qui ne choisit pas ses victimes, elle frappe sans distinction et sème des ANTIGÈNES dévastateurs.
Deux orientations fort différentes s’opposent dans l’interprétation de l’impact de cette malédiction sournoise et insatiable. D’une part, les BADERNES qui BANALISENT la portée de cette épidémie ne connaissant pas de frontières et qui affichent ouvertement leurs BRAVADES intempestives. D’autre part, la vaste majorité de la population qui a bien saisi l’importance de la situation. BÉNÉVOLES et BIENFAITEURS se manifestent régulièrement et font preuve de BIENVEILLANCE et de BONTÉ sans limites. On peut parler ici de BRAVOURE et c’est tout à leur honneur.
CONFINEMENT, voilà un mot à caractère CONTRAIGNANT rarement utilisé au quotidien et qui illustre bien l’ampleur de la CATASTROPHE qui frappe l’humanité tout entière. Les mesures COERCITIVES nécessaires pour freiner la CONTAGION n’épargnent personne. De nombreux COMMERCES voient leurs activités économiques considérablement réduites, sinon temporairement au point mort. Les centres sportifs, les centres d’entraînement, les centres COMMUNAUTAIRES, les institutions d’enseignement, les restaurants, les bars, les cinémas, les salles de spectacle sont tous soumis à des restrictions CAUCHEMARDESQUES qui provoquent du même coup des mises à pied et gonflent les statistiques du CHÔMAGE.
Les CONTESTATAIRES opposés au CLOISONNEMENT ne semblent pas CONSCIENTS de l’importance de l’application rigoureuse et CONSTANTE des mesures nécessaires pour réduire la COURBE des CONTAMINATIONS. Dans certains pays, il a fallu aménager d’immenses CIMETIÈRES pour répondre à l’hécatombe imprévue il y a quelques mois à peine. Il faut un certain COURAGE pour accepter la réalité!
DÉCONFINEMENT n’est pas synonyme de DÉMOBILISATION . Il faut maintenir la DISTANCIATION physique, utiliser les DÉSINFECTANTS appropriés et faire preuve de DOCILITÉ, sans relâchement. Les DIATRIBES et les DOLÉANCES n’ont pas leur place dans ce combat qui n’est pas gagné d’avance. La DÉSINFORMATION et la DÉNÉGATION ne constituent pas une solution pour contrer ce DRAME qui provoque des milliers de DÉCÈS. De là, la pertinence du DÉPISTAGE massif permettant de localiser et d’isoler les potentiels porteurs du virus. Cette méthodologie permet d’éviter la DÉSTABILISATION du système de santé tout en procurant un genre de panacée susceptible de réduire les risques de DÉPRESSION.
La première étape pour ÉRADIQUER l’ÉPIDÉMIE consiste à exécuter des tests, des millions de tests. Pour ce faire, des millions d’ÉCOUVILLONS sont requis, ce qui exige l’EMBAUCHE d’un personnel compétent et infatigable. La tâche devient soudainement très exigeante lorsqu’il s’agit d’un ÉPICENTRE où le plus grand nombre possible de gens doivent être testés. Il est impératif de signaler rapidement les centres d’ÉCLOSION. L’ÉMERGENCE de cas positifs crée une pression considérable sur le système de santé. On veut absolument éviter l’ENGORGEMENT des salles d’urgence et l’EMBOUTEILLAGE des salles d’attente. D’où la nécessité d’ÉDICTER des procédures précises permettant de faire face à une dégénérescence potentiellement dévastatrice.
La FORMATION de personnel qualifié devient un enjeu prioritaire pour lutter efficacement contre cet ennemi invisible capable de se dissimuler dans les gouttelettes et les aérosols provenant des voies respiratoires et provoquer des FLAMBÉES FOUDROYANTES. Les préposés aux bénéficiaires jouent donc un rôle indiscutable dans cette lutte sans merci. Malgré les FRUSTATIONS occasionnées par la perte de patients ou de résidents sévèrement atteints, ils se doivent d’être physiquement et moralement forts, aucun FLÉCHISSEMENT n’est souhaitable. Ils oeuvrent en collaboration avec le personnel hospitalier tout aussi dévoué et souvent dans l’ombre. Un grand merci à ces gens au grand cœur.
Compte tenu de la GRAVITÉ de la maladie, les responsables de la GÉRANCE jouent un rôle capital pour bien appliquer et faire appliquer les consignes incontournables inhérentes à la situation exceptionnelle qu’ils vivent eux-mêmes. Les GOUVERNANTS ont aussi et surtout l’ultime responsabilité d’établir les directives requises pour faire face à la tragédie qui menace toute la population. Il ne faut pas prendre pour une GRIPETTE ce qui s’avère être une affection majeure potentiellement mortelle.
La transmission communautaire exige des modifications significatives dans le mode de vie d’un peu tout le monde. Des HABITUDES pratiquement innées doivent être mises sur pause pour éviter l’HORREUR de la contamination. Des mesures d’HYGIÈNE particulières prennent le pas sur la routine quotidienne. Les organismes HUMANITAIRES prennent de plus en plus de place dans la vie des itinérants et des moins nantis. Les banques alimentaires subissent l’assaut de gens dépourvus, en quête de victuailles pour pouvoir subsister. À moins d’une urgence vraiment incontournable, on évite l’HÔPITAL par crainte d’être infecté dans ce milieu supposément sécure. Devant l’HOSTILITÉ d’une minorité récalcitrante face aux nouvelles précautions sanitaires, force est d’admettre que l’HUMANISME ne figure pas dans son agenda, ni dans sa priorité.
L’INCERTITUDE et l’INQUIÉTUDE vont de pair avec l’IMPRÉVISIBILITÉ de la trajectoire adoptée par la contagion. En conséquence, ces facteurs fournissent aux INCRÉDULES et aux ILLUMINÉS des arguments pour manifester leur IMPATIENCE , leur INTOLÉRANCE et même leur INSOUMISSION. La santé publique fait tout en son pouvoir pour IDENTIFIER rapidement les lieux d’éclosion afin d’éviter les débordements qui peuvent, à la limite, conduire à l’INTUBATION aux soins INTENSIFS afin de sauver des vies. Il s’agit d’une INTERVENTION INDÉSIRABLE qui résulte généralement de l’IMPATIENCE manifestée par ceux qui commettent des IMPRUDENCES ou ne respectent pas les INTERDICTIONS nécessaires pour acquérir l’IMMUNITÉ collective. Le virus est INVASIF, il faut donc , bon gré mal gré, se résoudre à l’ISOLEMENT lorsque les symptômes significatifs se manifestent.
Partout dans le monde, les LABORATOIRES bouillonnent d’activités pour analyser les prélèvements et effectuer des expertises laborieuses pour mettre au point des médicaments antiviraux. Étant donné les longs délais requis pour obtenir des résultats bien précis et sécuritaires, les chercheurs se doivent d’être particulièrement méticuleux et très consciencieux, et ne pas céder à la LASSITUDE qui les guette lorsque ces résultats sont inappropriés. Parfaitement conscients de la LÉTALITÉ de leur adversaire microscopique, ils se donnent corps et âme pour le neutraliser le plus rapidement possible.
MALADIE ou MALÉDICTION, qu’importe la terminologie utilisée, une MOBILISATION MONDIALE est sollicitée pour affronter la MOROSITÉ qui en découle et la MENACE omniprésente. À elle seule, la MÉDECINE ne peut solutionner tous les problèmes inhérents à la situation. Chacun doit y mettre du sien en respectant les MESURES mises de l’avant, en particulier le port du MASQUE qui s’avère un écran protecteur efficace et peu onéreux. La MOTIVATION personnelle prend ici tout son sens en tant que cheval de bataille et la MÉFIANCE doit être à l’avant-plan. La retenue s’impose pour les MANIFESTANTS MARGINAUX.
La NONCHALANCE et le NÉGATIONISME n’ont pas leur place dans un tel contexte.
L’OBSCURANTISME non plus. Le caractère OPPRESSANT de la maladie invite à la pondération autant dans les paroles que dans les gestes.
On ne le soulignera jamais assez, la PRUDENCE et la PERSÉVÉRANCE constituent des atouts majeurs dans ce combat où les armes les plus sophistiquées peinent à trouver les points faibles de l’ennemi. La PRÉVENTION et les PRÉCAUTIONS fournissent un apport supplémentaire à l’arsenal nécessaire pour vaincre l’envahisseur impitoyable. La PROTECTION passe aussi par l’ajout indispensable de moyens matériels parfois fort simples, mais peu utilisés dans notre civilisation occidentale. Dès les débuts on a été confronté à la PÉNURIE de masques, de désinfectants, de jaquettes, de gants … à cela s’ajoute la cupidité de POURVOYEURS facilement attirés par l’appât du gain et très ouverts aux plus offrants.
Conjoncture oblige, la QUARANTAINE devient le lot de toute personne testée positive, qui arrive de voyage à l’extérieur du pays et même parfois à l’intérieur, dépendant des régions. Cet isolement obligatoire contribue à procurer une certaine QUIÉTUDE chez les proches et les contacts personnels.
Le troisième membre indésirable du trio a été surnommé RECONFINEMENT. Cette désignation résulte généralement d’un RELÂCHEMENT perceptible des mesures sanitaires en cours. Les RASSEMBLEMENTS interdits et les REGROUPEMENTS clandestins entraînent une RÉSURGENCE des infections. Les RAVAGES causés par cette seconde attaque ont des RÉPERCUSSIONS sur l’ensemble des activités qui avaient retrouvé une certaine normalité. Les autorités doivent alors effectuer une RÉÉVALUATION de la situation et procéder à la RÉORGANISATION sectorielle des besoins indispensables et des activités essentielles.
Les RÉAMÉNAGEMENTS et les RESSERREMENTS ainsi déterminés se traduisent par des RÉTICENCES, des REGIMBEMENTS et des RÉCRIMINATIONS de la part des victimes des mesures RESTRICTIVES découlant du non-RESPECT des règles par les RÉFRACTAIRES insouciants et irresponsables. Est-t-il nécessaire de RÉITÉRER l’exigence de RIGUEUR dans l’application des directives mises en place pour protéger l’ensemble de la communauté!
Dans cette lutte épique, la SCIENCE joue un rôle de premier plan. Ses objectifs sont multiples, d’abord identifier correctement l’agent responsable. Il s’agit d’une étape relativement simple compte-tenu des connaissances acquises antérieurement en épidémiologie et en virologie. La suite s’avère beaucoup plus complexe, effectuer les recherches et les expertises susceptibles de dénicher l’antidote efficace et durable. En bout de ligne, parvenir à guérir, à alléger les SOUFFRANCES et à réduire le STRESS. L’apport de SCIENTIFIQUES chevronnés et ultra perfectionnés s’avère indispensable pour parvenir à maîtriser l’envahisseur insidieux, quoi qu’en pense certains individus SCEPTIQUES parfois en situation d’autorité…
En temps de pandémie les TENSIONS de toute nature deviennent TRAUMATISANTES. Le désarroi devient TENACE particulièrement chez les personnes âgées seules ou délaissées et parfois maltraitées. Il en est de même pour bon nombre de TRAVAILLEURS qui doivent se soumettre à de nouvelles façons d’exécuter leur métier. On pense ici au TÉLÉTRAVAIL avec son impact non négligeable sur la vie familiale et la vie sociale. À cela s’ajoute la présence des enfants retenus à domicile en raison de la fermeture de leur classe ou qui doivent se placer en quarantaine. Les opérations de TRAÇAGE accordent cependant un certain répit à ceux munis d’un TÉLÉPHONE cellulaire programmé en conséquence. Ils évitent ainsi des déplacements inutiles vers les cliniques de dépistage et les longues files d’attente qui empoisonnent l’existence.
Il faut toujours avoir à l’esprit que le virus possède en quelque sorte un pouvoir d’UBIQUITÉ, ce qui en fait un prédateur UNIQUE en son genre.
Au cœur de tous ces mots et de tous ces maux : le VIRUS de la COVID-19.
Bien que ce ne soit pas un organisme vivant, le VIRUS en cause se comporte comme une monstrueuse pieuvre dotée de millions de tentacules agressives qui agrippent notre planète tout entière. Les VICTIMES se comptent par milliers, peu importe la région du globe. Lorsqu’une VAGUE de contamination ralentit, une seconde prend la relève, puis une troisième… on ne connaît pas la limite. Comme tous les humains sont VULNÉRABLES, il devient donc impératif que tous fassent preuve de VIGILANCE pour espérer VAINCRE cet adversaire cruel et sans scrupule. La mise au point d’un VACCIN est attendue avec fébrilité et l’espoir renaît à chaque fois qu’un laboratoire déclare être sur la bonne voie. Il ne faut pas relâcher la garde, le VIRUS ne prend pas de VACANCES, mais il oblige beaucoup de gens à prendre des congés forcés. La VIE ne sera jamais plus la même après le passage meurtrier de cette pandémie.
Ultimement, tous souhaitent le retour imminent en ZONE verte, un indice sérieux du retour à ZÉRO du dénombrement des victimes.
Gilles Levasseur, biochimiste