Les enseignants du SEBF-CSQ veulent se faire entendre
Les enseignantes et enseignants que je représente sont actuellement en négociation pour le renouvellement de leur convention collective nationale échue depuis le 31 mars 2020. Si je prends la parole aujourd’hui, c’est pour faire part de mon incompréhension et, surtout, de ma profonde déception face à la décision de notre député Eric Lefebvre de ne pas me permettre de lui présenter les préoccupations des membres de notre organisation au regard de cette négociation.
À la suite d’une vaste consultation menée auprès des enseignantes et enseignants, nous avons élaboré des propositions concrètes qui visent à améliorer leurs conditions d’exercice et, par conséquent, les conditions d’apprentissage des élèves. Évidemment, le contexte hors du commun découlant de la pandémie a amené les équipes syndicales à revoir et à adapter les propositions qui avaient été soumises aux tables de négociation avant l’imposition des mesures sanitaires. Or, malgré cela, on ne sent aucune ouverture de la part des représentants patronaux et à leurs yeux, les seules propositions qui méritent d’être discutées sont celles amenées par l’employeur ou le gouvernement.
Actuellement, les enseignantes et enseignants ont choisi d’exercer des moyens de pression qui ne pénalisent pas les élèves et leur famille, à un moment où notre société a plus que jamais besoin de son système d’éducation public. Cependant, nous constatons que les centres de services scolaires utilisent davantage la voie des tribunaux, les mesures disciplinaires et les coupures salariales pour museler les enseignantes et enseignants. En refusant de me rencontrer virtuellement, monsieur Lefebvre contribue aussi à empêcher les membres de s’exprimer par le biais de leur porte-parole syndicale.
Dans ce contexte, que nous restera-t-il à faire outre la grève pour faire entendre la voix des profs?
Les conditions de travail qui prévalaient avant la pandémie comportaient leur lot de problématiques pour les enseignantes et enseignants. Depuis plusieurs années, je suis témoin de leur essoufflement, leur découragement et même leur détresse. Tous les centres de services scolaires sont d’ailleurs confrontés à une importante pénurie de main-d’œuvre enseignante. Si aucune solution concrète et satisfaisante n’est apportée pour améliorer le quotidien des enseignantes et enseignants, les problèmes d’attraction et de rétention entraineront de lourdes conséquences. En bout de course, nous en paierons tous le prix!
Les enseignantes et enseignants du SEBF prendront tous les moyens nécessaires pour se faire entendre. Je demande à monsieur Lefebvre de m’accorder du temps pour faire le point sur la négociation nationale. J’espère qu’il aura le courage d’assumer ses responsabilités.
Nancie Lafond, présidente
Syndicat de l’enseignement des Bois-Francs (SEBF-CSQ)