La consécration d’un travailleur acharné

Lorsque Yanni Gourde a soulevé la coupe Stanley après la conquête du Lightning de Tampa Bay, plusieurs personnes ont vu la consécration d’un travailleur acharné qui n’a jamais abandonné malgré les embuches. Parmi celles-ci, on retrouve son agent de longue date, Paul Corbeil.

Retranché plus d’une fois dans le midget AAA, jamais repêché dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) puis dans la Ligue nationale de hockey (LNH), le natif de Saint-Narcisse a dû travailler d’arrache-pied pour en arriver au sommet du hockey à l’âge de 28 ans.  «Yanni a fait preuve d’une résilience et d’une persévérance hors du commun tout au long de son parcours quand on repense à son temps dans le midget AAA et dans le junior majeur. Yanni est un travailleur acharné, qui est très exigeant envers lui-même et qui veut s’améliorer jour après jour pour être la meilleure version de lui-même. C’est un professionnel jusqu’au bout des doigts qui aborde les entraînements comme les matchs», a soutenu son agent Paul Corbeil.

Au cours des dernières séries, Gourde, inséré au centre de la troisième unité du Lightning en compagnie de Barclay Goodrow et de Blake Coleman, a été en mesure de livrer des performances de qualité aux deux extrémités de la patinoire. Il a notamment terminé le parcours éliminatoire avec 14 points, dont sept buts, en 25 rencontres. «Ça a été un trio vraiment important qui donnait du momentum à l’équipe. L’entraîneur-chef Jon Cooper l’employait en début de rencontre et en fin de période pour amener du rythme. C’est beaucoup dans l’identité de Yanni.»

Corbeil s’est d’ailleurs montré très fier de voir son protégé livrer de telles performances soir après soir. Il s’est notamment dit impressionné par le niveau d’énergie qu’il affichait. «J’étais vraiment très fier. Yanni dégageait de l’énergie. Ça m’impressionnait. Je le regardais aller lors de la séquence de deux matchs en deux soirs et il avait de l’énergie à revendre. Il a des ressources intérieures incroyables. Il m’a fait sourire lors d’une entrevue faite le dimanche lorsqu’il a dit qu’il voulait jouer le match suivant tout de suite. C’est un clin d’œil à ce guerrier.»

Il a notamment fait allusion aux nombreuses années de travail qu’a dû mettre l’ancien attaquant des Tigres pour en arriver au moment de soulever la coupe Stanley. Il s’est également montré reconnaissant de la confiance de Gourde à son endroit au cours des années. En cours de route, le joueur de centre aurait pu abandonner, mais il a toujours voulu prouver qu’il était en mesure de jouer dans la meilleure ligue de hockey au monde. «Chaque été, nous prenions des décisions ensemble. Je suis reconnaissant de la confiance qu’il a placée en moi comme agent. Année après année, nous avions un plan de match et nous l’avons suivi. C’est tout à son honneur, car il l’a accompli grâce à son caractère et sa ténacité. […] Yanni ne s’est jamais plaint. Parfois, certains joueurs ne veulent pas aller dans la ECHL. Lui, il a dit que s’il le fallait, il allait le faire pour prouver aux dirigeants qu’il remonterait.»

L’association entre Gourde et Corbeil remonte à plus de dix ans, soit au début de la carrière junior de Gourde.

Des sacrifices immenses pour gagner cette année

Habitué de faire des sacrifices pour atteindre ses objectifs, celui demandé pour mettre la main sur la coupe Stanley était évidemment immense. Pendant plusieurs semaines, les joueurs des équipes qualifiées pour les séries ont dû s’isoler dans les bulles de la LNH pour disputer les séries.

Au final, Gourde a passé plus de deux mois sans voir ses proches, eux qui ont toujours été là pour lui tout au long de sa carrière. «Comme certains joueurs l’ont mentionné, c’était un peu le jour de la marmotte (dans les bulles). C’est un peu ce qu’a mentionné Gary Bettman en disant que cette coupe Stanley a été celle de tous les sacrifices pour les joueurs, eux qui n’ont pu être avec leur famille et qui ont dû composer avec un arrêt de travail de quatre mois. C’était vraiment une année exceptionnelle pour une équipe exceptionnelle. Le Lightning l’a prouvé.»