Erin O’Toole, nouveau chef conservateur : Alain Rayes très enthousiaste
Lieutenant politique au Québec pour le Parti conservateur du Canada, le député de Richmond-Arthabaska, Alain Rayes, se dit satisfait de l’élection d’Erin O’Toole à titre de chef du parti.
«Oui, satisfait parce que le résultat était clair à la fin au dernier tour. Satisfait parce que je le connais Erin O’Toole», a-t-il exprimé, d’entrée de jeu.
Alain Rayes le connaît depuis qu’il joue le rôle de lieutenant au Québec. «Je suis assis à ses côtés à la Chambre de Communes. Et à mon arrivée en 2015, j’ai été son adjoint dans le cabinet fantôme au niveau de la Sécurité publique. J’ai donc eu l’opportunité de travailler avec lui et son équipe», a-t-il souligné.
Le représentant de Richmond-Arthabaska dit avoir découvert «un homme travaillant, déterminé, très intelligent, un excellent orateur et un homme qui a également beaucoup d’expérience, ayant été ministre sous Stephen Harper». «Né à Montréal, c’est quelqu’un qui est sensible aux enjeux du Québec», a-t-il précisé.
Alain Rayes se dit confiant que le nouveau chef permettra au parti d’accéder à un autre niveau et de bien se préparer en vue de la prochaine élection.
Tout au long de la course à la chefferie, le lieutenant politique au Québec a tenu à rester neutre, évitant d’appuyer l’un ou l’autre des candidats, même si certains pouvaient penser qu’il privilégiait Peter McKay, le plus progressiste des candidats. «Dans les deux cas, ils (O’Toole et MacKay) répondaient à la majorité de mes objectifs», a-t-il confié.
Alain Rayes ne voit pas en Erin O’Toole un représentant de la droite religieuse. «Au Parlement, il a toujours voté pour le libre-choix des femmes à l’avortement, le mariage de conjoints de même sexe. En campagne électorale, il a annoncé qu’il participerait au défilé de la Fierté. Oui, il est conservateur quant aux valeurs fiscales et de la saine gestion des finances publiques. Mais en même temps, il est progressiste en regard des différents enjeux sociaux», a-t-il souligné.
Les membres du Parti conservateur ont donc fait «un excellent choix», estime-t-il. «Je suis vraiment confiant pour l’avenir. Avocat et ancien capitaine de l’armée de l’air, il a tout un bagage à nous partager», a-t-il signalé, ajoutant aussi que son français s’était amélioré de façon exponentielle au cours des derniers mois.
Alain Rayes affirme avoir bien aimé son discours. «On sentait sa sensibilité face au Québec où d’ailleurs il a mieux fait qu’en Ontario, sa province. Sa victoire est un peu attribuable à l’appui des membres conservateurs du Québec. Je suis convaincu qu’il sera extrêmement sensible à notre réalité», a-t-il soutenu.
Près de l’ancien chef Andrew Scheer, le député de Richmond-Arthabaska ne cache pas sa déception face au discours qu’il a livré. «Je suis un peu déçu qu’il ait choisi ce moment-là pour régler des comptes avec certaines personnes. Et les propos qu’il a tenus envers les médias ne représentent pas la position du parti. Mais ça lui appartient. De notre côté, nous sommes rendus ailleurs. On regarde vers l’avant avec Eric O’Toole», a-t-il formulé.
Unité
Alain Rayes dit constater l’unité à la suite de l’accession du nouveau chef à la tête du parti. «Tous les députés, à ma connaissance, ont clairement donné leur appui à Erin O’Toole et se sont ralliés. Je suis très convaincu que tous vont travailler ensemble», a-t-il observé.
À l’approche d’une élection qui surviendra plus tôt que tard, le lieutenant politique soutient que le parti ne peut se permettre une division au sein de ses membres s’il souhaite déloger les libéraux de Justin Trudeau.
Alain Rayes assure que sa formation est prête pour un prochain scrutin. «Dès que les trois partis d’opposition s’entendront, cet automne, au printemps ou plus tard, l’organisation est prête. Nous avons battu des records au chapitre du financement, de membership», a-t-il fait remarquer.
Avec le scandale We Charity et le rapport du commissaire à l’éthique attendu d’ici la fin de l’année ou au début de 2021, le député Rayes croit que les conditions sont réunies pour une défaite libérale. «Maintenant, c’est à nous de faire nos devoirs. On doit revoir notre plateforme électorale, recommencer à reconstruire l’équipe conservatrice de candidats et candidates», a-t-il exposé.
Alain Rayes affiche donc un grand enthousiasme. «On passe à une autre étape. La dernière élection a été très difficile à cause des enjeux sociaux au Québec particulièrement. Mais maintenant, avec les scandales de Justin Trudeau, additionnés à tous les indicateurs, financement, organisation, membership et un plus grand nombre de députés, je pense que la prochaine fois sera la bonne. Reste à finaliser nos devoirs, nous n’avons pas beaucoup de temps. On doit faire connaître notre chef un peu partout au Québec et ailleurs. Tout cela est possible avec le travail, la persévérance et la détermination», a-t-il plaidé.
Rôle
Lundi matin, au moment de l’entrevue téléphonique, Alain Rayes ignorait toujours le rôle que lui réserve le nouveau chef.
Peu importe ce qu’il en sera, il assure qu’il fera de son mieux pour permettre au parti de faire des gains au Québec.
Mais le député avoue qu’il aimerait continuer dans son rôle de lieutenant. «J’adore mon expérience comme lieutenant politique. Si Erin O’Toole voit en moi la bonne personne pour continuer à travailler au Québec, je le ferai avec grand bonheur et plaisir, a-t-il fait savoir. Mais si c’est autre chose, je partagerai alors mon expérience et mon réseau de contacts construits depuis trois ans à la personne qui prendra le relais en plus de la conseiller et de l’appuyer.»