Paul St-Pierre Plamondon veut réhabiliter l’idée de l’indépendance
De passage au Gavroche de Victoriaville, le candidat à la chefferie du Parti québécois (PQ) Paul St-Pierre Plamondon est venu prendre le pouls des militants du PQ. Il se montre également optimiste pour la suite de la course pour prendre les rênes du parti.
«Nous sommes plein cœur à la course à la chefferie du Parti québécois et c’est une lutte serrée. Je suis présentement second dans les sondages. Victoriaville est une ville très réceptive au Parti québécois. Lorsque j’avais fait des consultations pour Oser repenser le PQ en 2017, il y avait salle comble. Nous voulons convaincre des gens de nos forces et de ce que nous avons à proposer comme futur chef du Parti Québécois. Nous écoutons aussi les enjeux locaux, ce qui est une façon de se mettre à jour sur certains points. Avant de proposer des choses spécifiques, il est toujours important de parler aux militants pour s’informer de chaque enjeu. C’est dans un esprit d’écoute et pour répondre aux questions que je suis venu ici», a-t-il fait valoir.
Depuis le dernier sondage, l’avocat de formation a fait un bond de 15% dans les intentions de vote. Il est également premier dans la course pour le financement et il dit avoir un fort appui chez les 40 ans et moins. Pour ces raisons, le Trifluvien se dit optimiste quant à la possibilité de prendre le pouvoir au PQ. «Oui, c’est possible de gagner, car ma campagne a le vent dans les voiles. Je dois convaincre les militants plus expérimentés que ma candidature est solide et qu’elle incarne l’avenir. Le vote va se poser sur cette question. Qui incarne l’avenir et la capacité de rebâtir le Parti québécois? Parce que oui, c’est un parti à rebâtir. C’est de ça que je dois convaincre les 70 ans et plus, car les 40 ans et moins sont fortement de mon côté. Ils s’additionnent. Il se vend beaucoup de cartes de membre en ce moment.»
Âgé de 43 ans, St-Pierre Plamondon croit qu’il peut rassembler autant les plus jeunes que les plus vieux. «C’est mon rôle de rassembler. Pour reconstruire un parti, il est important d’aller par-dessus les divisions. Il faut mettre de côté le clivage des âges. Nous avons déjà réussi, car au congrès de refondation du Parti québécois, des gens de tous les âges travaillent ensemble. L’autre clivage est entre les conservateurs et les progressistes. Comment amener ces deux groupes à travailler ensemble pour l’indépendance? C’est un défi important pour le chef du PQ. Je crois incarner cette capacité de ne pas pointer du doigt, de ne pas faire de campagne négative et de laisser une place à tout le monde.»
Désireux de raviver la flamme souverainiste
Ce n’est pas nouveau, au cours des dernières années, la fièvre souverainiste a perdu de sa vigueur. Afin qu’elle gagne en intensité et qu’elle puisse se propager, St-Pierre Plamondon est conscient qu’il s’attèle à un bon défi. Il avance que c’est au Parti québécois de convaincre la population que l’idée de l’indépendance est légitime et nécessaire. «Il faut en parler de façon concrète et fière. Dans les années du déclin de la ferveur souverainiste, la position du Parti québécois était de ne pas promettre de référendum et de parler de l’indépendance comme étant une bonne idée, mais qui n’allait pas être mise de l’avant pour vrai. […] L’approche que je vais prendre, c’est que c’est nécessaire. Il faut réhabiliter cette idée, car nous sommes dans un déclin linguistique, culturel et économique lié au Canada. Nous devons en sortir. La seule façon d’aller chercher des votes, c’est en étant honnête et transparent en disant qu’un vote pour le PQ déclenche notre accession à l’indépendance. C’est-à-dire qu’il y a aura un référendum dans le mandat où nous sommes élus.»
L’un de ses opposants pour prendre la tête du PQ, Guy Nantel, a notamment promis un pays en deux ans s’il est élu, arguant que les citoyens pourraient se prononcer par référendum sur un projet de Constitution. St-Pierre argue de son côté que sa proposition serait plus simple. «Le problème d’un vote sur une Constitution, c’est que quand elle comprend 40 articles, ça fait bien des raisons d’être en désaccord. Quelqu’un peut être en accord avec le pays, mais en désaccord avec l’article 4 de la Constitution. Il vote ensuite non, car ce n’est pas ce qu’il voulait. C’est de s’imposer un fardeau très lourd. C’est déjà colossal de rassembler plus de 50% des Québécois autour de l’idée simple d’avoir un pays et de sortir du Canada après des siècles d’injustice. C’est de compliquer les choses de faire un vote sur une Constitution, de surcroit dans une période de deux ans. À chacun son point de vue. Ce sera à moins d’expliquer pourquoi mon approche est meilleure et probable.»