Victoriaville & Co : s’adapter en temps de pandémie

Alain Dumont, président de Victoriaville & Co, fabricant de cercueils et de produits funéraires, reconnaît que l’industrie funéraire fait face à de grands défis avec la pandémie de la COVID-19.

«Il nous a fallu réduire la cadence de production en raison des nouvelles normes sanitaires. Une quarantaine de mesures ont été implantées, exigeant plus de flexibilité», explique Alain Dumont.

Le contexte a contraint à certaines mises à pied temporaires, à réévaluer certains postes de travail. «Mais cela n’a pas été majeur», précise-t-il.

La situation a amené l’entreprise à répondre à des demandes pour des produits qu’elle fabriquait un peu moins, des contenants, des urnes. «On s’est tourné vers des produits plus particuliers que demandaient certains clients, la communauté juive de New York, par exemple», souligne-t-il.

Alain Dumont, président de Victoriaville & Co (Photo www.lanouvelle.net – Archives)

S’adapter, se plier aux différentes mesures implantées n’a certes pas été de tout repos pour les travailleurs. «Ça a été difficile», reconnaît Alain Dumont qui lève son chapeau à son équipe. «Les employés ont fait un travail extraordinaire. Je suis fier, heureux, du travail accompli dans le contexte actuel, exprime-t-il. Les gens se sont dits : nous sommes un service essentiel, on va le faire jusqu’au bout.»

On aurait certes bien apprécié, chez certains, que le premier ministre François Legault témoigne de son appréciation dans les remerciements qu’il adresse dans ses conférences de presse. Qu’importe, Alain Dumont, lui, ne se fait pas prier pour louanger ses employés. «Les défis sont nombreux. Je suis content du travail accompli. Je suis fier de ma gang», témoigne le président.

Pour la suite des choses dans l’industrie funéraire, ça reste à voir. «La profession funéraire fait face à de nouveaux défis. On essaie de comprendre la situation et de voir quelle nouvelle tendance se dessine. C’est ce qu’on est en train d’analyser», expose-t-il.

Alain Dumont qualifie de véritable tragédie la situation vécue dans les CHSLD. «C’est épouvantable que des familles n’aient pu voir leurs proches avant le décès, ni les dépouilles en raison des restrictions imposées», note-t-il.

Tout le processus du deuil est chamboulé. Les funérailles ont subi les impacts de la crise.  Certes, la technologie peut contribuer, peut favoriser des rencontres virtuelles. «Mais l’humain a besoin de contacts humains, et particulièrement en période de deuil», fait valoir le président de Victoriaville & Co, disant espérer qu’on puisse, dans le processus du deuil, remettre en place l’importance des rituels, de la visualisation du corps.

Le déconfinement progressif en cours laisse entrevoir, selon Alain Dumont, un peu la lumière au bout du tunnel.

Victoriaville & Co emploie 500 personnes, dont 375 à Victoriaville. L’entreprise possède aussi une usine au Nouveau-Brunswick.