Infirmière auxiliaire au temps de la COVID-19

Si on entend des histoires d’horreur survenir dans plusieurs CHSLD au Québec, la situation n’est pas aussi dramatique partout. Dans la région, par exemple, on s’en sort très bien et la situation dans les milieux de vie est sous contrôle.

C’est ce que confirme Annie Blanchette, infirmière auxiliaire et préposée aux bénéficiaires au Foyer Saint-Eusèbe de Princeville. En entrevue, la femme a expliqué les quelques différences remarquées depuis le début de la pandémie.

Comme partout, le nettoyage de mains s’est amplifié et la personne reçoit de nouvelles instructions chaque jour selon l’évolution de la situation et des connaissances. «Nous avons davantage de protection, de masques, de visières, entre autres, et il ne manque pas d’équipement», confirme-t-elle.

Les vêtements de travail sont portés uniquement sur les lieux et il faut se changer en arrivant et en repartant. Les nouveaux résidents sont placés en quarantaine pour 15 jours et le personnel se doit de porter des protections pour leur apporter des soins. «Pour ceux qui sont là depuis longtemps, c’est comme d’habitude sauf qu’on essaye de les distancier. C’est le pire qui arrive pour eux», raconte-t-elle. Il y a également les visites des proches qui ont changé puisque ceux-ci ne peuvent plus entrer dans la résidence. On se contente de placoter de l’extérieur à l’intérieur par la fenêtre. «Plusieurs membres des familles viennent quand même voir leurs parents pour jaser de loin.»

Pour le reste, pas de grands changements dans ce milieu de vie qui, comme tous ceux de la MRC de L’Érable et d’Arthabaska, sont épargnés du coronavirus. «Ça se passe bien, le quotidien des résidents n’est pas trop bouleversé», ajoute-t-elle. Pas de problème de changement de culotte, tout le monde a ses repas et son bain.

Pour les soins de fin de vie, les choses ont aussi été modifiées un peu. «Les familles ont davantage de restrictions. Elles doivent s’habiller dans le portique et se rendre directement à la chambre. Ce n’est pas le temps de discuter avec les autres résidents. Et il y a un maximum de deux personnes, épidémie oblige.»

Pas de manque de personnel non plus. «À Saint-Eusèbe, on est chanceux, ça va bien de ce côté. J’ai un poste trois jours par semaine, mais quand il manque quelqu’un, je m’offre. Je n’ai rien d’autre à faire alors je me propose pour combler le quart de travail», indique-t-elle.

Ainsi, comme Annie l’explique, les gens dont elle prend soin ne se rendent pas vraiment compte de l’ampleur de la situation qui règne dans d’autres lieux de vie. «Ils s’ennuient un peu parce qu’ils voient moins leur famille. On a un téléphone pour qu’ils parlent à leurs proches et depuis hier une tablette avec les loisirs pour commencer à faire des visites virtuelles avec la famille. C’est plus rassurant pour eux. Ils savent qu’ils ne sont pas oubliés et ça leur fait passer une plus belle journée», termine-t-elle.