Lutte serrée dans Richmond-Arthabaska, croit le chef bloquiste

À une semaine du scrutin, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a fait une halte, mardi après-midi, à Victoriaville, accompagné d’Olivier Nolin, son candidat dans la circonscription de Richmond-Arthabaska.

Questionné sur sa venue, le chef bloquiste a dit avoir constaté, au gré de la campagne, qu’il y a davantage d’endroits «dignes d’un arrêt plus soutenu».

Yves-François Blanchet ne s’en cache pas, sa formation politique est en pleine progression, selon les sondages. «On peut aller dans les circonscriptions pour lesquelles les gens effectuant des projections ne rendaient pas trop propices à nos projets, au départ. Mais aujourd’hui, clairement, ils augmentent ces endroits qu’on a le devoir de visiter pour leur présenter notre offre politique», a-t-il souligné.

Le chef Yves-François Blanchet accompagné de son candidat Olivier Nolin (Photo www.lanouvelle.net)

Interrogé à savoir si le vent qui semble favorable au  Bloc pouvait suffire à ravir le comté du conservateur Alain Rayes, à cela le chef bloquiste ne se commet pas. «Je ne me permets jamais ce genre de projection, car ça appartient vraiment aux électeurs. Le jour où on commence à faire des projets sur ce que sera la volonté des gens, a-t-il expliqué, on perd cette espèce d’humilité nécessaire en politique, à mon avis.»

Même s’il affirme avoir une confiance «assez limitée» dans les sites de projection, Yves-François Blanchet y voit tout de même des courses particulièrement serrées dans plusieurs circonscriptions en raison du profil socio-économique de l’électorat. «Et c’est clairement le cas dans Richmond-Arthabaska», a-t-il noté.

Aux électeurs du comté, le chef du Bloc québécois leur lance comme message «de ne rien tenir pour acquis». «Il n’y a rien de final, a-t-il signalé. Mais les électeurs peuvent se poser la question : est-ce à ce point automatique de continuer à voter pour les mêmes personnes? En favorisant la réflexion, cela peut ouvrir des avenues», a-t-il exprimé.

Le remontée de Bloc québécois, Yves-François Blanchet l’attribue en quelque sorte au sentiment nationaliste trop longtemps étouffé à Québec. «J’ai l’impression que ce sentiment nationaliste normal d’un peuple, comme le peuple québécois, n’était pas porté à Québec. Pendant longtemps, sauf durant le gouvernement péquiste minoritaire d’un an et demi, c’était un gouvernement libéral très fédéraliste. Pour ne pas donner de souffle aux nationalistes et aux souverainistes, il en était presque exagérément fédéraliste», a-t-il exprimé.

La situation a changé, selon lui, il y a un an, avec l’élection de la Coalition avenir Québec, un «un gouvernement asse« résolument nationaliste». «Peut-être qu’après tout ce temps, a poursuivi le chef bloquiste, l’élastique a fini par tellement étirer que les Québécois se sentent interpellés sur le fait d’avoir à Ottawa des députés qui ne déferont pas ce qui se fait à Québec. Cela interpelle les Québécois, incluant ceux d’ici dans Richmond-Arthabaska.

Des visites

En mi-journée, l’autocar du Bloc québécois s’est arrêté à l’hôtel de ville.  Le chef bloquiste y a rencontré le maire et ancien député du Bloc québécois, André Bellavance. Mais les deux hommes n’ont pas discuté de politique fédérale au sens de la partisanerie. «De façon générale, les maires sont des militants de leur propre municipalité et ils ont des enjeux qui leur sont singuliers», a d’abord exprimé Yves-François Blanchet.

Les échanges ont notamment porté sur l’épineux problème de pénurie de main-d’œuvre qui menace la croissance du milieu.

Lors d’une mêlée de presse (Photo www.lanouvelle.net)

«On a besoin d’une cohérence en matière de politique de main-d’œuvre. Nous, on suggère que ce soit davantage confié à Québec pour avoir une politique qui inclut l’immigration économique, l’intégration, la régionalisation et la francisation des immigrants, parce qu’il y a là un bassin, a-t-il souligné, sans compter les mesures aux aînés, le crédit d’impôt pour ces aînés qui demeurent sur le marché du travail, des éléments de formation continue, le crédit d’impôt pour les jeunes qui reviennent en région après l’obtention de leur diplôme.»

L’enjeu global des infrastructures a aussi fait l’objet de discussions, en particulier le projet de réfection du Réservoir Beaudet. «Il reste à compléter le montage financier avec la part du fédéral. C’est clair que le travail se fait à Québec. On est assez confiant», a indiqué M. Blanchet.

En quittant l’hôtel de ville, le chef bloquiste a pris la direction de la Place communautaire Rita-St-Pierre pour rencontrer des intervenants du milieu et les écouter. «On doit se mettre en mode écoute, car il s’agit d’un milieu très éclaté en termes de financement, de mandats et de clientèle. Un milieu très connecté sur les réalités locales», a-t-il confié, tout en reconnaissant que l’actuelle campagne électorale n’a accordé que peu d’espace au monde communautaire. «J’ai visité plusieurs organismes, mais l’actualité dicte ses propres sujets», a-t-il signalé, estimant que le milieu communautaire méritait d’être soutenu, d’être «mieux porté».

En fin de journée, Yves-François Blanchet a quitté Victoriaville à destination de Drummondville, mais pas avant d’avoir fait un arrêt Fromagerie Victoria.