Un scrutin proportionnel réunirait les conditions favorables à une compétition politique plus saine

Je suis ravi du progrès accompli au Québec sur le dossier de la réforme électorale. Cela me remplit d’espoir puisqu’il s’agirait réellement d’un accomplissement historique.

Bien que le projet de loi n’est pas encore rédigé, trois des quatre grands partis sont officiellement en faveur de cette réforme et il semble même possible que le gros joueur manquant, le PLQ, se joigne «à la fête».

Si la tendance se maintient, le Québec serait donc la première province canadienne à mettre de côté notre mode de scrutin actuel désuet en faveur d’une proportionnelle mixte semblable à celle qui a fait ses preuves en Allemagne et, plus récemment, en Nouvelle-Zélande.

S’il est adopté, le scrutin proportionnel sera utilisé pour les élections québécoises de 2022. Il fera en sorte que la répartition des partis à l’Assemblée nationale soit plus proche des votes exprimés à l’échelle provinciale lors des élections. Cela devrait contribuer à lutter contre le cynisme et réduire le rôle du vote stratégique.

Il s’agit donc d’une opportunité de faire en sorte que les incitatifs qui pèsent sur les députés soient mieux alignés avec les intérêts des citoyens. En effet, grâce à la mécanique de «députés de listes régionales», un citoyen aurait plusieurs élus auxquels s’adresser : celui de sa circonscription et ceux de sa région. Dans la plupart des régions, les élus ne seraient pas tous du même parti. Cela créerait une saine compétition entre élus tout en leur permettant de travailler en équipes pour défendre les intérêts de leur région.

J’insiste toutefois sur le «si», en effet, tout n’est pas gagné. Je vous encourage donc, chers lecteurs, à vous informer et vous prononcer en faveur de cette réforme qui donnera davantage de poids à votre vote et réduira les distorsions du système électoral.

Jean-Sébastien Bourret

Rosemont