L’église Saints-Martyrs-Canadiens vendue!
La Ville de Victoriaville a trouvé preneur pour l’église Saints-Martyrs-Canadiens qu’elle détenait depuis 2012. L’homme d’affaires Stéphane Carrière transformera l’ancien lieu de culte en un centre d’escalade de bloc. Il y déménagera aussi les bureaux de Somum Solutions, son entreprise de télécommunications.
L’ensemble du projet, commandant des investissements de plus de deux millions de dollars, comprend aussi l’achat du presbytère, du bâtiment situé au 112, rue Saint-Jean-Baptiste et les terrains.
«Ce projet représente l’aboutissement de plus d’un an d’efforts», a indiqué, d’entrée de jeu, Stéphane Carrière qui a d’ailleurs grandi dans ce quartier. «J’ai vécu ma confirmation et ma première communion dans cette église, a-t-il confié. J’y ai été enfant de chœur.»
Dans son projet, l’homme d’affaires y a associé son fils Antony et sa fille Fanny. C’est elle d’ailleurs qui rêvait d’un centre d’escalade, rêve devenu réalité il y a deux ans avec l’ouverture d’un centre à Trois-Rivières. «On connaît un très grand succès. De là l’intention d’en ouvrir un à Victoriaville», a-t-il expliqué en conférence de presse, lundi avant-midi.
Stéphane Carrière a bien failli, a-t-il dit, mettre la main sur l’ancien IGA du boulevard des Bois-Francs Nord, mais l’opportunité d’acheter l’église s’est présentée. «Quand on regarde le bâtiment et la configuration du site, tout était parfait pour notre projet. Le grand espace intérieur procure une grande liberté quant à différents aménagements. Plusieurs phases sont prévues. La première sera très intéressante», a-t-il soutenu.
Avec une superficie de plus de 10 000 pieds carrés, il s’agira d’un centre de taille similaire à celui de Trois-Rivières. «Et c’est le plus grand centre du genre entre Montréal et Québec. Pour notre marché, ici, ce sera un grand centre d’escalade», a fait valoir M. Carrière.
Il aura une capacité de 300 personnes pour la tenue de différents événements et une capacité de 150 grimpeurs simultanément.
Avec les traceurs et le personnel de soutien, Campus Escalade comptera une quinzaine d’employés.
«Nous misons beaucoup sur l’expérience client. Nos traceurs expérimentés créent les difficultés de la grimpe. Nous sommes reconnus pour une belle qualité. Nous réussissons à attirer des activités, comme des championnats, qui autrement se tiennent dans les grands centres», a souligné Stéphane Carrière.
«Avec notre projet audacieux, nous attirerons à Victoriaville des gens de l’extérieur parce que, dans ce domaine, les grimpeurs se promènent», a renchéri Philippe Beaulieu, l’autre associé.
Stéphane Carrière avance même qu’avec leur caractère unique, avec ce qu’ils ont dans leurs cartons, «nous ferons déplacer des gens d’un peu partout en Amérique du Nord». «Notre succès de Trois-Rivières, nous voulons le répéter ici. Vous ne serez pas déçus, a-t-il promis. Il s’agit d’une attraction touristique intéressante directement au cœur du centre-ville. Comme chaque centre a sa propre signature, les adeptes ont le goût d’essayer les différents défis. Quant à nous, on investit beaucoup dans la qualité des tracés», explique l’homme d’affaires, précisant qu’il s’agit d’escalade de bloc, d’une hauteur d’environ 15 pieds, sans attache et avec de gros coussins. Pour une clientèle de tous âges, a-t-il signalé.
Si tout va bien, le centre baptisé Campus Escalade (comme le centre trifluvien) devrait ouvrir ses portes à la fin de l’été, en août.
Ayant à cœur le patrimoine, lui qui a restauré un édifice centenaire lui appartenant devant le Cégep, Stéphane Carrière trouvait intéressant de pouvoir restaurer les bâtiments existants.
Il mijote un projet de bistro-terrasse dans l’ancien presbytère, tandis qu’il souhaite une conversion de l’édifice du 112, Saint-Jean-Baptiste. «Nous voulons le transformer en logements pour des locations de courte durée», a-t-il confié.
Une entente se prépare aussi avec la Ville quant à l’utilisation des espaces de stationnement.
Tableau complété au centre-ville
«Avec l’annonce d’aujourd’hui, on vient compléter le tableau du centre-ville», a commenté le maire André Bellavance, visiblement heureux du dénouement qui survient, a-t-il rappelé, après l’érection du Carré 150, les huit millions d’investissements pour la revitalisation du centre-ville, le programme de réfection des façades des commerces, la revitalisation à venir de l’ancien parc Victoria qui devient le nouveau parc Jean-Béliveau et le projet de Réseau Sélection qui procurera près de 200 nouveaux logements.
Le maire Bellavance, rappelant que la Ville s’était portée acquéreur en 2012 de cette église construite en 1954, a passé en revue les étapes franchies, les appels de proposition. «Des projets ont été présentés, mais n’ont pas abouti. Cette fois, on a un projet novateur qui va contribuer au développement économique du centre-ville et de la ville», a-t-il signalé, ajoutant que le projet mettait ainsi fin à une certaine incertitude quant à l’avenir de l’église Saints-Martyrs-Canadiens.
Le projet répond aussi à différents critères édictés par la Ville quant à la revitalisation économique et à l’achalandage, à la préservation d’un lien piétonnier entre les rues Notre-Dame Est et Saint-Jean-Baptiste, à l’accès au site pour la population. «Et nous avions aussi ce souci de préserver en tout ou en partie le patrimoine, mais ce n’était pas une exigence, a dit le maire. Mais avec son projet, Stéphane Carrière conserve tels quels l’église et le presbytère.»
«Vous êtes le sauveur de l’église», a lancé le conseiller municipal Marc Morin en référence à certains citoyens souhaitant la conservation de l’édifice. «Bravo pour votre projet et votre audace!»