Les trésors et ressources de L’Autre Fabrik
Besoin d’un cadeau durable, de qualité et qui peut faire une différence? Pourquoi ne pas passer faire un tour à L’Autre Fabrik pour découvrir près d’une quarantaine de petits meubles utilitaires et autant de sortes de paniers d’emballage, conçus par les mains d’orfèvre de personnes vivant avec un handicap?
L’Autre Fabrik, qui a pignon sur la rue de Courval à Victoriaville, existe depuis le 4 mars 1974, soit depuis bientôt 45 ans. Si sa mission se résume à améliorer la qualité de vie des personnes en situation de handicap par le travail, ses vertus se déclinent sur plusieurs axes.
Il faut savoir qu’au départ, l’organisme, qui a changé de nom au fil des ans, se destinait à occuper les personnes handicapées physiques. Angèle Pontbriand, une figure de proue de la boutique depuis 41 ans, raconte que l’initiative revient à Nicole Rousseau qui, après un accident de voiture, s’était rééduquée par la vannerie, plus précisément par le tressage du rotin. «De là est venue l’idée de créer cet organisme, puisque ce travail apportait beaucoup», rappelle-t-elle. Aujourd’hui, les participants présentent différentes limitations et de multiples besoins, auxquels L’Autre Fabrik s’ajuste. Or, ils ne font plus simplement que passer le temps, ils se surpassent.
Des travailleurs salariés et d’autres, dits «occupationnels», presque une quarantaine, se croisent, confectionnent et fraternisent chaque semaine dans le magasin ou dans l’usine, située dans la Place communautaire Rita-St-Pierre. Ces artisans proviennent de différents milieux, y aboutissent par le référencement de divers acteurs, mais s’y rendent pour accéder à de nouveaux savoirs, explique France Gagnon, directrice des ressources humaines et de la gestion. Certains retourneront même sur le marché du travail après leur expérience à L’Autre Fabrik.
Les marchandises conçues dans son enceinte trouvent preneurs auprès des particuliers, mais aussi de plusieurs organismes et entreprises, soit dans 90% des cas. Monsieur et madame Tout-le-Monde se portent acquéreurs de leurs œuvres à la faveur des salons de Noël, mais peuvent en tout temps dégoté un article utilitaire dans leur boutique. «Tous les paniers destinés aux emballages, pour présenter des produits du terroir, par exemple, deviennent encore plus intéressants à ce temps-ci de l’année. Nous proposons également des accessoires qui peuvent compléter un cadeau», note Mme Gagnon. En prime, bien que les prix affichés s’avèrent plus que raisonnables, l’achat d’un objet encourage une personne dans son activité occupationnelle.
Pas que du rotin
Le directeur de production, Jean Gosselin, explique que l’équipe crée des corbeilles en rotin, sert de plateau de travail de récupération, fait la finition des meubles selon la demande, mais possède sa propre ébénisterie de 5700 pieds carrés sur la rue Monfette. On y retrouve des équipements conventionnels et non industriels, voilà pourquoi les petits mobiliers sont privilégiés.
Les participants apprennent à tout faire, des ajustements de la machinerie à l’assemblage, le tout sous la supervision d’ébénistes. «C’est meilleur pour leur égo puisqu’ils deviennent autonomes», souligne le directeur.
Les horaires se dessinent en fonction des capacités et de la motivation des ressources humaines. «Ici, les gens n’ont pas à exécuter leurs tâches dans un temps record», ajoute France Gagnon. Ainsi, on s’assure que chaque étape de production est réalisée avec soin et que les résultats épatent les clients.