Mécontents, des citoyens questionnent les élus

C’était séance de conseil le 2 août à la Paroisse de Plessisville. Si les principaux points à l’ordre du jour ont été traités rapidement par les élus, la période de questions, elle, s’est étendue sur plus de 90 minutes, les citoyens présents en ayant gros sur le cœur, principalement en ce qui concerne la difficulté de développer des secteurs ainsi que les frais de non-résidents pour les sports et loisirs.

Avant le début de la soirée, une trentaine de personnes attendaient à l’extérieur de pouvoir entrer afin de poser leurs questions. Toutefois, seulement 13 ont été acceptées à l’intérieur, le maire Alain Dubois indiquant que c’est ce nombre qui respecte les consignes sanitaires actuelles. Les autres ont donc dû patienter dehors et plusieurs sont demeurés là jusqu’à la fin de la réunion.

Ce sont les deux promoteurs Yvan Carrier et André Lemieux qui se sont adressés au conseil municipal en premier. Ils se sont dit porte-parole de plusieurs autres promoteurs et propriétaires de terrains autant à la Ville qu’à la Paroisse de Plessisville. Ils ont fait part de leur désarroi ainsi que leur incompréhension quant à la situation qui perdure depuis de nombreuses années et nuit au développement commercial et résidentiel.

Yvan Carrier a débuté a énonçant quelques projets existants qui demandent de l’énergie pour simplement savoir s’ils pourront être développés un jour : La Samare phase 3 (qui représente des investissements de 3 M $), Développement 116 secteur Jam (7 M $ prévus), secteur du Verger des Bois-Francs (12 M $), un autre dans le secteur du parc industriel et stade de baseball ou le terrain Saint-Calixte-Forand, de même qu’un autre terrain derrière l’École des métiers, ou celui sur le boulevard des Sucreries.

Autant de terrains, selon M. Carrier, qui ne peuvent être développés, soit parce qu’aucun service n’y est envisagé ou encore disponible, mais non autorisé. Deux solutions sont proposées par M. Carrier pour régler cette situation qui est frustrante pour des promoteurs comme lui : une annexion ou une entente entre la Ville et la Paroisse. Il a voulu savoir quelle était la vision de développement commercial, industriel et résidentiel de la Paroisse, les actions posées dans un avenir rapproché pour mettre de l’avant les projets énumérés et les échéanciers prévus. « Le marché est là, on est prêts à développer, mais on veut être accompagnés. Quand on travaille du côté de Princeville, c’est magique, la réglementation nous aide. Ici, nous sommes tout le temps devant des portes fermées et d’un côté on dit que c’est la faute de l’autre et c’est la même chose de l’autre côté. Nous, on ne veut pas faire de tort, on veut faire du bien, mais il faut une volonté du conseil municipal », a-t-il mentionné.

À cela, le maire Dubois a répondu que la Municipalité avait bel et bien une vision de développement, autant au niveau commercial que résidentiel et il a énuméré plusieurs projets. « Le conseil a décidé d’aller vers le côté Est de la municipalité », a-t-il mentionné. Des zones qui proposent parfois deux services, parfois un seul ou aucun.

Il a ajouté que ce qui bloquait principalement le développement, ce n’était pas la réglementation de la Paroisse, mais bien les services. « Avec la Ville, il faut vérifier les vrais volumes disponibles. Et c’est un peu difficile à établir. Ça, c’est une avenue. L’autre serait de se doter de services », a-t-il ajouté en précisant que des programmes de subventions étaient disponibles à cet effet.

Une solution à long terme, selon le promoteur, qui ne règle pas ses problèmes. « Ça ne finira jamais, déplore André Lemay. Quand serons-nous accompagnés de façon concrète? »

Les promoteurs se sentent pris en otage entre la Ville et la Paroisse, ce qui retarde des développements importants. « Il faut mettre le doigt sur la bonne information », réitère le maire. Toute cette situation, selon M. Carrier, cause un tort important à toute la région. Et, malgré le fait qu’il veuille développer Plessisville, il n’aura d’autre choix que d’aller vers d’autres municipalités, où il est plus simple de construire et brancher des terrains, a-t-il fait savoir. « Ce sont des démarches qui prennent un certain temps », a complété le maire.

Frais de non-résidents

Cette question des frais de non-résidents a refait surface encore une fois à la séance du conseil, amenée par Audrey Côté. En débutant son intervention, elle a fait un parallèle avec la situation des promoteurs qui, selon elle, est semblable. « Je veux juste que ma communauté grandisse et que les gens aient envie de venir vivre ici », a-t-elle commencé.

Elle a demandé aux élus de revoir leur position sur ce sujet. Le remboursement des frais est assuré à la hauteur de 1300 $ actuellement, ce qui fait que pour le hockey, par exemple, il peut en coûter jusqu’à 800 $ par enfant, pour les parents. La même situation est déplorée pour le patinage artistique.

À cela, le maire a indiqué que le conseil devait également prendre en considération les autres sports et loisirs et diviser le budget en conséquence, de façon efficace. Une jeune femme de 19 ans, Mara Landry, était également dans la salle afin d’indiquer aux élus qu’après 16 ans de patinage artistique, elle ne pouvait s’inscrire cette année parce qu’elle n’en avait plus les moyens.

Par ailleurs, Audrey Côté souhaiterait que les négociations avec la Ville de Plessisville reprennent au sujet de ces frais et que l’étude indépendante réalisée sur ce dossier (dont elle a demandé le coût) soit prise en considération.

Audrey Côté a également déploré le fait que ses nombreuses questions envoyées par courriel à la Paroisse de Plessisville ne recevaient pas ou peu de réponses. Elle avait également demandé que la séance ait lieu dans un endroit plus grand pour permettre à tous d’y assister.

À la fin de la soirée, les citoyens présents ont dû attendre qu’on vienne leur déverrouiller la porte d’entrée qui avait été fermée à clé (peut-être question que les citoyens à l’extérieur n’entrent pas) pour quitter les lieux.