Procès d’Aline Michaud : preuve close pour la poursuite

Le ministère public en a terminé avec sa preuve au procès d’Aline Michaud, accusée d’agression sexuelle. Le procureur de la poursuite, Me Michel Verville, a fait entendre deux témoins, l’enquêteur François Beaudoin de la Sûreté du Québec et la plaignante.

D’ailleurs, après la pause du midi, l’avocat de l’accusée, Me Michel Lebrun, a repris, ce qu’il avait entrepris en avant-midi, à savoir le contre-interrogatoire de la plaignante, une femme âgée aujourd’hui de 47 ans.

Me Michel Verville de la poursuite (Photo www.lanouvelle.net – Archives)

Aux questions de l’avocat de l’accusée, Me Michel Lebrun, la victime présumée a notamment relaté comment elle et sa sœur en étaient venues à porter plainte à la police en mars 2015.

L’avocat l’a notamment interrogée sur ses déclarations à l’enquête préliminaire, pointant ce qu’il estime une contradiction. «Je savais qu’elle (ma sœur) avait vécu quelque chose, mais je ne savais pas quoi exactement», a-t-elle confié, tout en admettant que sa sœur lui avait dit vouloir déposer une plainte il y a une quinzaine d’années.

C’est parce qu’elle se trouvait, a-t-elle souligné, sous l’emprise d’un père violent qu’elle lui avait dit que sa sœur voulait l’emmener en cour.

Questionnée par Me Lebrun, la plaignante a reconnu, après le dépôt de la plainte à la police, avoir entamé des démarches pour une poursuivre au civil contre son père et Aline Michaud au montant de 405 000 $. Un dossier qui, à ce jour, n’est pas terminé.

La plaignante tenait, a-t-elle répondu à Me Lebrun, à fournir le maximum d’informations à l’enquêteur Beaudoin. «Mais vous n’avez pas parlé des claques reçues?», a soulevé l’avocat. «On ne va pas à procès pour des claques sur la gueule», a-t-elle répondu.

Premier témoin entendu, l’enquêteur au dossier, le sergent François Beaudoin de la SQ (Photo www.lanouvelle.net – Archives)

«Et vous n’avez jamais parlé que votre père était violent?», a poursuivi le procureur. La plaignante a admis qu’elle n’en avait pas fait part dans sa déposition.

Me Lebrun a aussi relevé que la plaignante n’a fait savoir qu’en février 2019 l’information au sujet des excuses formulées par son père au moment où elle l’a confronté en 1997 au sujet du viol qu’elle a subi, a-t-elle dit, peu avant son 16e ou 17e anniversaire de naissance.

L’événement s’est produit, selon la plaignante, un jour, à son retour d’école, alors qu’Aline Michaud suivait des cours du soir en coiffure. «C’est l’événement le plus grave dont vous avez le meilleur souvenir?», a mentionné l’avocat. «Ce n’est pas un bon souvenir», a répliqué la plaignante, émotive, avant que le juge ne décrète une pause d’une quinzaine de minutes.

Sur la question de la mémoire, le témoin a confié ne pas se souvenir de toutes les agressions. «Le cerveau en oublie, ça fait trop mal», a-t-elle noté, indiquant que le geste reproché à Aline Michaud se serait produit dans la nuit, «peut-être aux petites heures matinales».

Aux diverses questions de l’avocat de la défense, la plaignante a réitéré que son père l’avait fait fumer, ajoutant qu’il possédait un sac d’épicerie rempli de cannabis. «Je ne l’ai jamais vu fumer du pot, ni même fumer des cigarettes», a-t-elle souligné.

«C’est la première fois que vous parlez du sac de cannabis, de cette quantité importante», s’est étonné Me Lebrun. «C’est quoi le rapport avec les agressions?, a répliqué la plaignante. Je ne voulais pas faire enfermer mon père pour du pot.»

Une fois terminé le contre-interrogatoire, Me Michel Verville du ministère public a décrété sa preuve close, signifiant ainsi qu’il ne fera entendre aucun autre témoin.

La fin de journée approchant, le juge Louis Dionne de la Cour supérieure du Québec, qui préside le procès, a fait savoir qu’il valait mieux ajourner à mercredi matin. «La défense nous avisera alors de ses intentions», a-t-il mentionné.

C’est dire que le procès avance rapidement, a constaté le magistrat tout en informant les 14 jurés de la possibilité, si tout va bien et qu’aucun rebondissement ne survienne, qu’il puisse, vendredi matin, leur adresser ses directives finales. Cela ferait en sorte que les membres du jury entameraient ensuite leurs délibérations jusqu’à ce qu’ils parviennent à un verdict unanime.

Entretemps, l’audience reprendra à 9 h, demain (mercredi).