Presque 30 ans de sa vie consacrés à la radio
Il a pris le micro en mai 1989, à l’époque de CFDA 1380. Près de 30 ans plus tard, le Victoriavillois Stéphane Dion a délaissé le monde radiophonique, prêt à relever un nouveau défi.
La passion de la radio s’est manifestée assez tôt dans sa vie. Dans sa jeunesse, Stéphane Dion, un amateur de sports, écoutait les émissions de lignes ouvertes à la radio. Au secondaire, il a touché à la radio étudiante de la polyvalente. À ses débuts radiophoniques, le jeune Dion s’est retrouvé au micro de CFDA où il couvrait notamment le baseball des Phillies et le hockey des Tigres, mais aussi aux commandes de l’émission du matin à la station CJAN d’Asbestos.
La radio occupait une grande partie de ses journées. Malgré tout, Stéphane Dion poursuivait ses études collégiales. Comme si ce n’était pas suffisant, il gérait aussi sa compagnie Les Productions délirantes à l’origine de soirées d’humour au défunt bar Christophe. La direction de CFJO (O 97,3) lui avait également confié la responsabilité de sa disco-mobile. À la vente de CJAN en 1990, les nouveaux acquéreurs l’ont sollicité pour faire partie du groupe. «J’avais plus ou moins d’intérêt», se souvient Stéphane Dion.
«Le propriétaire François Labbé (qui a vendu CJAN) m’avait conseillé de laisser tomber Asbestos, qu’ils étaient trop nombreux et il m’a présenté Jean-Pierre Martel qui allait acheter de M. Labbé la station CKTL de Plessisville», relate-t-il. C’était à l’automne 1990. Stéphane Dion a bel et bien rencontré M. Martel. Mais les deux hommes n’ont pas réussi à s’entendre, une entente toutefois qui surviendra un an plus tard. Commence donc en septembre 1991 l’aventure en tant que copropriétaire de la radio plessisvilloise.
Stéphane Dion préparera en 1995 l’arrivée de KYQ 95,7 qui fera son entrée au printemps 1996. Entretemps, il a racheté les parts de Jean-Pierre Martel devenant ainsi l’unique propriétaire de la station qu’il dirigera jusqu’à sa vente à Attraction Radio en 2012. Pourquoi vendre la station? «Une question d’opportunité, répond-il, les morceaux du casse-tête tombaient à point. Et je pensais peut-être faire autre chose à ce moment.»
Mais Stéphane Dion est demeuré à la maison, Attraction Radio lui ayant proposé de continuer à diriger KYQ.
Puis, lorsqu’Attraction Radio se porte acquéreur de plusieurs radios, dont O 97,3, on confie à Stéphane Dion en juin 2015 la responsabilité de six stations (Plaisir 101.9, O 97,3, KYQ, CKFL (Lac-Mégantic), CKLD (Thetford Mines) et CHEQ en Beauce) à titre de directeur général principal des opérations.
Un an plus tard, il demeure responsable de cinq stations, la radio CHEQ étant maintenant sous la responsabilité de David Kègle. Stéphane Dion a beaucoup travaillé, sans compter les heures. «Je me levais à cinq heures du matin. C’était des semaines de 75, 80 heures. Avec cinq stations, même les fins de semaine, le téléphone sonnait. Il y avait toujours un petit quelque chose», rappelle-t-il.
L’homme de radio en convient. C’était exigeant. «Pour la famille aussi», indique le père de trois enfants. «C’est un peu pour ça aussi que j’ai vendu en 2012 pour me rapprocher de la famille. Sauf que le défi, entre 2012 et 2018, a été aussi, sinon plus prenant», ajoute-t-il.
Stéphane Dion aurait aimé le chiffre rond, se rendre au 20 mai 2019 pour atteindre officiellement ses 30 ans de radio. Mais la vie en a décidé autrement. Le 28 novembre dernier, il tournait la page sur sa vie radiophonique. «Nos philosophies avaient changé, elles n’étaient plus compatibles. On m’a proposé quelque chose, mais on ne s’est pas entendu», note-t-il, tout en indiquant que son départ s’est fait «dans les règles de l’art». «Je n’ai pas de rancune, dit-il. J’ai été bien traité, j’ai du temps devant moi.»
Des faits marquants
«Je ne retiens que de bons souvenirs», souligne Stéphane Dion lorsqu’on le questionne sur toutes ses années consacrées à la radio.
Parmi les faits importants, il rappelle tout d’abord la couverture des Tigres de Victo à la coupe du Président en 2002. «De le faire vivre par la voix aux auditeurs a été une belle aventure», se remémore-t-il.
Et puis vient 1998 et la fameuse crise du verglas. «C’est ce qui a vraiment mis KYQ au monde à Victo. On a toujours été en ondes. D’ailleurs à l’époque, le maire Pierre Roux nous avait honorés pour notre couverture», précise Stéphane Dion.
Cette même année, KYQ FM reçoit, au Panthéon de la performance de la Chambre de commerce et d’industrie Bois-Francs-Érable, l’honneur de la jeune entreprise de l’année. «Cela constitue une belle reconnaissance, une bonne tape dans le dos. Nous étions la radio de Plessisville et on frappait à Victo où d’ailleurs, en 2000, nous avons ouvert un studio dans l’édifice de l’ancien Cinéma Laurier (maintenant le Carré 150). Notre philosophie, c’était de se coller aux gens», fait-il valoir.
En jetant un coup d’œil dans le rétroviseur, Stéphane Dion, qui avoue avoir encore la flamme pour la radio, «je ne suis pas éteint», se dit fier du travail accompli, fier de la présence de la radio dans le milieu, particulièrement avec KYQ. «Je suis fier également d’avoir pu contribuer à garder ici des gens de talent comme Jean-François Nolin, Lydia Jacques et Pierre-Yves Blais. Je suis privilégié aussi d’avoir pu œuvrer dans ma ville, ma région pendant presque 30 ans parce que plusieurs doivent s’exiler pour effectuer ce travail», conclut Stéphane Dion qui, fort de sa longue expérience de gestion, de sa présence dans le milieu et de son bon réseau de contacts, lorgne maintenant du côté de la direction, de la gestion d’entreprise.