Convention collective: les négociations se corsent chez Bombardier

MONTRÉAL — Les négociations en vue du renouvellement de la convention collective se corsent chez Bombardier. Le syndicat demande à la direction de lui présenter «sa meilleure offre monétaire» pour qu’il la soumette à ses membres, afin d’envoyer un message clair à l’employeur.

Dans une communication à ses membres que La Presse Canadienne a pu consulter, l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA) les informe que jeudi, le comité de négociation va demander à la direction de Bombardier de lui présenter une offre globale sur les salaires, puisqu’un important désaccord subsiste entre les parties à ce sujet.

Les parties discutent des salaires depuis le 3 février dernier. Les clauses normatives ont été réglées. Déjà 20 rencontres de négociation en vue du renouvellement de la convention collective ont eu lieu. Mais les négociations ne progressent plus sur les salaires.

L’AIMTA, qui est affiliée à la FTQ, rapporte à ses membres que la direction demande des «reculs importants» équivalant à «plusieurs millions de dollars sur trois ans» et qui toucheraient près de 1800 membres actifs du syndicat.

Elle affirme que la direction de Bombardier a rejeté «la quasi-totalité des demandes syndicales concernant les clauses salariales» — d’où le présent désaccord.

Le message interne précise que lors d’une consultation, les syndiqués avaient fait savoir qu’ils rejetaient à l’avance toute idée de recul, qu’ils souhaitaient au contraire une augmentation des salaires, des améliorations aux horaires de travail, de meilleures garanties d’emploi et une indexation des rentes.

L’AIMTA va donc demander à la direction de lui faire «sa meilleure offre monétaire», qu’elle va soumettre à ses membres dans les jours qui suivent. 

«Nous lui demandons de soumettre ce qu’il juge être sa meilleure offre monétaire. Dites-nous que cette offre n’aura pas été négociée entre les parties, mais qu’elle sera un bon moyen de mesurer le respect que l’entreprise nous accorde», écrivent le président du syndicat, Christian Bertrand, et l’agent d’affaires Éric Rancourt, qui signent le message aux membres. 

«Pas encore d’offre», dit Bombardier

Questionné sur le sujet, le président et chef de la direction de Bombardier, Éric Martel, s’est dit surpris des commentaires de la partie syndicale. Il a qualifié l’affirmation du syndicat comme quoi l’entreprise aurait demandé des reculs équivalant «à plusieurs millions de dollars» de «rumeurs». «Ce qui est étonnant, c’est qu’on n’a pas encore fait d’offre», a-t-il répondu en marge d’une allocution prononcée devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM). 

M. Martel a dit qu’il n’avait pas l’intention de négocier sur la place publique, mais que l’employeur comptait faire «la bonne chose». «Il ne faut pas spéculer trop, trop, sur quoi va avoir l’air notre offre. Elle n’est pas encore sur la table. Elle va l’être probablement dans les prochains jours.»