1 375 000 $ pour aider les PME d’Arthabaska
Grâce à un fonds d’aide d’urgence de 1 375 000 $, octroyé à la MRC d’Arthabaska par le ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec, les PME de la région auront droit à un prêt pouvant aller jusqu’à 50 000 $. C’est la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR) qui a été mandatée pour assurer le déploiement de cette mesure.
Cette aide, il faut le mentionner d’entrée de jeu, vient s’ajouter à ce qui a été annoncé jusqu’à maintenant pour les PME, comme ce prêt de 40 000 $ (compte d’urgence pour les entreprises), promis par le gouvernement du Canada il y a plusieurs jours ainsi que les autres mesures mises en place.
Elle permettra de soutenir, en cette période de crise, les entreprises admissibles (tous les secteurs sauf quelques exclusions) qui vivent des difficultés financières causées par la COVID-19. L’argent pourrait être accessible assez rapidement, soit vers la semaine du 27 avril pour ceux dont les dossiers auront été examinés et l’aide approuvée. On parle d’un prêt pouvant atteindre 50 000 $ avec un taux d’intérêt de 3% et un moratoire automatique de trois mois sur les remboursements en capital et intérêt. L’aide sera disponible jusqu’au 1er mai 2021 ou lorsque l’enveloppe sera vide.
Déjà, à la CDEVR, on s’est mis en action afin de ne pas perdre de temps. Vendredi (17 avril), environ 150 dossiers avaient été déposés et subissaient une analyse. «Mais d’autres continuent d’être acheminés», a indiqué le directeur général adjoint de l’organisme, Bernard Lefrançois.
Le moyen le plus efficace de déposer sa demande d’aide est de se rendre sur la page de la CDEVR (cdevr.ca/coronavirus/soutien).
Une équipe mobilisée
À la Corporation, toute l’équipe est mobilisée depuis le début de la crise afin, entre autres, de bien diriger les entrepreneurs et commerçants vers l’aide gouvernementale la plus appropriée selon les différentes situations. De ce fait, il serait possible d’obtenir (mais cela reste à confirmer) les deux prêts mentionnés plus haut (ou une partie de ceux-ci), dépendamment des cas.
Le maire André Bellavance a tenu à souligner le travail fait par le personnel de l’organisme. «Ils sont proactifs depuis le début de la crise ayant annoncé rapidement, le 25 mars, un moratoire de trois mois aux entreprises qui bénéficient d’un prêt au Fonds local d’investissement ou au Fonds local de solidarité. Avec la gestion du programme d’aide d’urgence, la Corporation pourra apporter une aide essentielle à nos gens d’affaires.»
Le préfet de la MRC, Alain St-Pierre, a de son côté mentionné que l’urgence de la situation avait amené la MRC à permettre à ses employés d’aider l’équipe de la CDEVR qui est très sollicitée. «Nous voulons faire le maximum pour nos PME», a-t-il mentionné.
Quant à Vincent Guay, DG de la CDEVR, il a rappelé que l’équipe de la Corporation intervenait dans plusieurs secteurs et qu’elle n’avait jamais cessé ses opérations et interventions. «Nous sommes pleinement fonctionnels en télétravail et avons réorganisé les tâches pour répondre à la crise. Des comités de travail ont été créés afin de contacter les gouvernements et ministères concernés.»
Il a fallu, en effet, ajuster les efforts puisqu’à la CDEVR on a reçu plus que le double de demandes en une semaine, que ce qu’on reçoit en une année! «Notre but est de venir à la rescousse des PME, assurer la traversée du désert et préparer la relance des activités», a résumé le directeur général adjoint Bernard Lefrançois.
L’importance de l’achat local
C’est en vidéoconférence que l’annonce a été faite vendredi matin et on en a profité pour faire un bilan industriel d’où est ressorti, tous secteurs confondus, l’importance de l’achat local. Bien entendu, on a rappelé que le secteur manufacturier avait été secoué par cette crise sans précédent, mais que l’annonce d’un retour aux activités faisait en sorte que les entrepreneurs étaient à se préparer. Pour eux d’ailleurs, la Corporation de développement économique propose un soutien grâce à l’Escouade performance industrielle qui pourra aider à la mise en place, entre autres, de façons de travailler qui respectent les nouvelles mesures sanitaires.
Et parlant de nouvelles façons de travailler, la vente en ligne et la livraison ont été évoquées par Annie Verreault, coordonnatrice des commerces et services, comme option à envisager même après le confinement. «Je salue le courage des gens d’affaires qui cherchent des solutions. Nous sommes à leur offrir des formations et des solutions pour commercialiser de nouvelle façon», a-t-elle expliqué en insistant sur le fait que ces entrepreneurs avaient besoin des gens du coin qui se devaient d’encourager l’achat local.
Même chose en ce qui concerne l’agriculture, un secteur essentiel et grandement touché par la crise, comme l’a indiqué le commissaire agricole Dominic Poulin. «L’achat local est important et devrait, je l’espère, devenir une habitude de consommation», a-t-il insisté en ajoutant que ce secteur était rapidement retombé sur ses pattes, mettant en place un comité pour écouter les producteurs et faire cheminer les demandes. «Il faut reconnaître l’agilité des producteurs à trouver des solutions», a-t-il ajouté.
Pour ce qui est du tourisme, comme a mentionné le coordonnateur de ce secteur Steeve Gagné, «la situation est extrêmement difficile». Il a expliqué qu’en hébergement, 80% des employés avaient été mis à pied, qu’il n’y avait pas de mesure jusqu’à maintenant pour les chalets locatifs et que la situation n’était pas évidente non plus pour les restaurants. Même chose pour les festivals, dont plusieurs étaient presque complètement organisés avant d’être annulés.
«Pour l’agrotourisme, un secteur central pour nous, l’achat local demeure important», a-t-il fait savoir. Et puisqu’on ne sait pas encore quel comportement adoptera le visiteur de l’extérieur à la reprise des activités, il faut encourager les gens de la région à découvrir ou à redécouvrir les activités et attraits des alentours dans ce nouveau contexte.