Armes à feu : le gouvernement n’a pas le «flair»

POLITIQUE . La députée d’Arthabaska, Sylvie Roy, s’attend à ce que, finalement, le gouvernement adopte une version très «édulcorée» du projet de loi 64 portant sur l’immatriculation des armes à feu. Elle dit d’ailleurs qu’un gouvernement libéral, sous Jean Charest, aurait reculé depuis longtemps avec un tel projet sous la pression de la population. «Parce que l’actuel gouvernement libéral a moins le sens, le flair politique. Il ne s’attendait pas à une telle opposition de la population!»

Sylvie Roy dit que le gouvernement libéral se comporte dans ce dossier comme il le fait avec son «alambiqué» projet de loi sur la gouvernance scolaire.

«Les commissions scolaires sont contre, les comités de parents le sont aussi et il continue de vouloir aller de l’avant!», s’exclame-t-elle.

Le projet de loi visant à créer un registre des armes à feu fait actuellement l’objet de consultations et d’auditions publiques ces jours-ci.

La députée indépendante y participe de ses questions. Le 16 mars dernier, elle déposait, à l’Assemblée nationale, une pétition de 58 555 noms de personnes s’opposant à la création d’un registre des armes à feu.

Sur son compte Facebook, elle invitait les individus et les organismes à présenter leur point de vue devant la Commission, même si elle la considère «bidon». C’est aussi ce que le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu soutient, formulant publiquement ce commentaire sur le compte Facebook de la députée dont il appuie les démarches.

Mme Roy dit vouloir soumettre au ministre Martin Coiteux une liste d’une quinzaine de personnes ou d’organisations souhaitant participer à la consultation. Elle mise sur le fait que les auditions, amorcées le 23 mars, se poursuivront au-delà du 12 avril. L’horaire prévoit en effet un «ajournement» des auditions ce jour-là.

Sylvie Roy veut aussi convaincre le Parti québécois d’autoriser ses députés à voter librement sur cette question, comme vient de le faire son ancienne formation politique, la Coalition avenir Québec (CAQ). Le Parti libéral s’y refuse.

«Quant à Québec solidaire, je n’y compte pas. Il est plutôt montréalais. Dans ce débat sur les armes à feu, on voit une nette opposition entre les régions et les centres urbains.»

Les auditions reprendront le 5 avril avec les présentations de la Fédération des femmes du Québec, la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes, le Grand conseil des Cris, la Fédération québécoise de tir, l’Association pour la santé publique du Québec, l’Institut national de santé publique et la Sûreté du Québec.